Nanoparticules et santé

Banc Public n° 177 , Février 2009 , Frank FURET



Chaque jour, des produits nouveaux élaborés grâce à la nanotechnologie arrivent sur le marché. Les nanoparticules sont en effet utilisées couramment comme catalyseurs pour les réactions chimiques, pour le polissage de «wafers» et disques durs en microélectronique, etc. Elles peuvent être incorporées dans divers produits: vêtements, cosmétiques, pneus, farts de skis, etc. Elles seront exploitées à l’avenir pour des applications médicales, par exemple comme vecteurs pour transporter des médicaments au niveau des cellules cibles, et à des fins environnementales.

La production de nanomatériaux destinés à nous rendre plus beaux, plus jeunes, à nous protéger des UV, à nous libérer de certaines tâches ou à permettre aux aliments de se gâter moins vite, croît continuellement, mais on sait bien peu de choses de leurs effets sur la santé. On n’a effectué que très peu de recherches sur les effets des nanoparticules sur l’homme.

Néanmoins, l'état des connaissances sur les effets cardiovasculaires, respiratoires et cancérigènes des particules micro- et nanométriques de la pollution atmosphérique fait craindre que les nanoparticules puissent avoir des conséquences néfastes sur la santé. Les quelques études scientifiques publiées font état d’interactions avec les cellules, et incitent à la prudence.


L'étude de Biancamaria Baroli, un chercheur italien, a révélé que les nanoparticules métalliques franchissent la barrière lipidique et peuvent pénétrer au plus profond de la couche cornée, dans les follicules capillaires et parfois même dans l’épiderme vivant. Pour lui, actuellement, "toute utilisation de produits contenant des nanoparticules – produits qui, intentionnellement ou pas, entrent en contact avec la peau – devrait être soumise à une évaluation minutieuse et il est prématuré de conclure qu’on peut être sûr à cent pour cent que ces particules sont inoffensives".
En 2006,  les Amis de la Terre signalaient que certains des plus grands noms des cosmétiques, comme L’Oréal, Revlon ou Estée Lauder, continuaient de vendre des produits contenant des ingrédients nanotechnologiques alors qu’il y avait  de plus en plus de preuves que ces matériaux pouvaient être toxiques pour les humains. En 2004, le rapport de la Royal Society recommandait que “les composants sous forme de nanoparticules soient soumis à une étude de risque complète menée par un conseil scientifique adéquat, avant d’être autorisées à être utilisées dans des produits“.


Frank FURET

     
 

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