ELEVER LE DÉBAT

Banc Public n° 295 , Novembre 2021 , Catherine Van Nypelseer



Mon article de septembre dernier mettait en garde contre la dangerosité des injections censées protéger du coronavirus. Sous l’influence de la France voisine, l’Etat belge envisage une obligation de se faire vacciner pour pouvoir exercer certaines professions, notamment dans le domaine de la santé.

 

La pression sur la population générale est forte et il a été décidé de proposer une troisième dose de vaccin à ARN messager aux aînés. Certains voudraient instaurer une obligation, avec les moyens de contrainte dont dispose l’Etat.

 

En face, on invoque la liberté individuelle et les lois sur les droits des patients, qui imposent leur consentement avant tout acte médical (et encadrent rigoureusement les soins aux personnes se trouvant dans l’incapacité de dialoguer avec l’univers médical dans lequel ils se trouvent, comme par exemple une personne inconsciente après un accident de la route qui se retrouve aux urgences d’un hôpital).

 

DOUTE

 

La science est par définition toujours soumise au doute. Si une affirmation scientifique ne peut être discutée, alors c’est une croyance, un concept qui apparait comme une évidence à certains, comme une religion. A défaut de pouvoir la prouver, mais convaincus de ses bienfaits pour l’ensemble de l’humanité, parce qu’elle leur procure personnellement confort mental et/ou équilibre affectif, ils cherchent à l’imposer, car la simple existence de personnes ne partageant pas leur foi les fait vaciller.

 

Mon grand-père maternel, le recteur de l’Université Libre de Bruxelles (élu à l’unanimité lorsque cet établissement d’enseignement et de recherche rouvrit ses portes après la victoire sur le nazisme à la fin de la 2e guerre mondiale) Jacques Cox était un scientifique - il enseignait l’astronomie. Affichée derrière la porte de son bureau, il désirait que je retienne par coeur cette phrase de Henri Poincaré qui pourrait être la devise du libre-examen: «La pensée ne doit jamais se soumettre, ni à un dogme, ni à un parti, ni à une passion, ni à un intérêt, ni à une idée préconçue, ni à quoi que ce soit, si ce n’est aux faits eux-mêmes, parce que, pour elle, se soumettre, ce serait cesser d’être.»

GUERRE

 

Dans l’affaire des vaccins expérimentaux produits par l’industrie pharmaceutique suite à la crise du coronavirus, le discours médiatique est devenu univoque. Les opinions divergentes ne sont plus admises. Elles sont soit censurées, soit moquées, ou violemment combattues. On s’arroge, au nom de l’intérêt général, le droit de culpabiliser les réfractaires; on ''excommmunie'' des scientifiques dont c’est le domaine de compétence, au mépris de leur brillante carrière internationale.

 

Le président français Emmanuel Macron a déclaré la «guerre» au coronavirus. Anne Morelli, professeure émérite d’histoire de l’ULB nous a appris qu’en temps de guerre, l’information est écrasée par la propagande.

 

MANIFESTATIONS

 

La presse belge a néanmoins rendu compte d’une manifestation réunissant au moins 5.000 personnes à Namur le samedi 25 septembre dernier, 

contre l’obligation vaccinale et le pass sanitaire.

(En France, cette mobilisation de citoyens est polluée par la présence de l’extrême droite.)

 

DEUX MÉDECINES

 

En Belgique, les manifestants sont soit des individus rarement malades qui n’acceptent pas les mesures comme le port du masque, la restriction ou l’interdiction d’activités ou de déplacements, soit des personnes qui se soignent autrement que par la médecine standard pharmaceutique.

 

Un sénior marchant à Bruxelles le samedi 4 septembre avec les mêmes calicots m’a confié, avant d’être rejoint par son épouse à vélo, sa stupéfaction de constater que son fils, élevé bio et médecines naturelles, jamais soigné aux antibiotiques par exemple, a délaissé ce mode de vie pour lui-même et ses enfants, après ses études de… médecine à l’ULB.

 

Des anecdotes entendues dès l’enfance m’ont renseignée sur le profond conflit qui traverse la médecine occidentale. La première épouse de mon père avait consulté en vain pour soigner un psoriasis ou lupus, jusqu’à ce qu’un homéopathe l’en guérisse. Au lieu de s’en réjouir, son généraliste lui rétorqua que seul son statut d’ex-femme de médecin empêchait qu’il la jette dehors.

 

Notre médecine dominante se dit «scientifique». Seules les substances chimiquement pures dont le mécanisme d’action sur le corps humain est schématisable et reproductible sur des millions d’animaux de laboratoire sacrifiés sur son autel, sans compter les cobayes humains, peuvent être utilisées.

 

Lorsque des malades qu’elle ne parvient pas à soulager se tournent vers d’autres techniques (ostéopathie, psychanalyse, homéopathie, acupuncture, plantes…), on reproche à celles-ci leur caractère non reproductible, c’est-à-dire qu’on peut difficilement les appliquer de façon identique à un groupe de patients, auquel on adjoint un groupe similairement composé qui ne sera pas traité afin de mesurer «scientifiquement» l’effet de ce traitement.

 

Or, ces techniques sont différenciées pour chaque individu. Le critère de réussite essentiel est le soulagement du patient, d’après son ressenti. Notre médecine dominante est plus industrielle que scientifique et traite ses patients comme des objets statistiques.

 

L’affaire des vaccins est un épisode dans le conflit entre ces deux modes de gestion médicale, l’un respectant chaque être humain dans ses choix de vie et de santé, l’autre prétendant imposer pour leur bien ou celui de la société des traitements à l’ensemble de la population, considérée incapable de gérer sa santé.

 

Décès

 

Dans ce contexte, l’industrie pharmaceutique dopée par le néo-libéralisme a cherché le profit financier. La vaccination étant considérée comme une prévention des maladies, cette voie a été choisie - malgré les objections dès le départ - pour sortir de la crise sanitaire et économique du coronavirus. Les responsables politiques souhaitent surtout pouvoir fermer ce dossier et gérer toutes leurs autres priorités. Ils se sont laissés abuser par des multinationales dont les budgets de lobbying et de publicité médicale sont pharamineux, et mal conseiller par des spécialistes qui ne soignent pas de patients sur le terrain ou sont coincés dans des conflits d’intérêts majeurs, comme l’équipe qui conseille la présidence française.

 

Au vu du nombre de décès, à l’interdiction délirante d’autres traitements, aux manques de lits et de matériel adéquat dans les hôpitaux, à l’enfermement pendant les confinements , je pense qu’un débat scientifique et critique doit avoir lieu.

 

L’analyse de l’effet positif de la vaccination devra tenir compte de l’effet positif du retour à une vie normale (sport, grand air, autorisation des relations interhumaines…), des meilleurs soins prodigués dans les hôpitaux, de l’effet psychologique de se sentir «protégé», voire sociologiquement d’une sorte d’étape émancipatrice comme un baptême ou une cérémonie anthropologique d’entrée dans un groupe ayant bénéficié du même traitement. 


Catherine Van Nypelseer

     
 

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