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BD:J’ai lu le dernier GASTON

Banc Public n° 300 , Décembre 2023 , Michel Legrand



Les amateurs de BD ne pouvaient pas rater la sortie du dernier LAGAFFE de DELAF*, de son nom Marc DELAFONTAINE. Evènement exceptionnel qui faisait revivre le héros emblématique de FRANQUIN, un des maitres incontestés, avec HERGé, de la BD belge.


 

 

L’album 21 de DELAF est-il à la hauteur du maitre ? Oui et non.

 

 

 

Oui, certainement au niveau des dessins, du mouvement et du personnage. Peut-être moins au niveau des scénarios qui sont souvent moins crédibles que ceux de FRANQUIN… C’est peut-être la différence la plus importante : le personnage de Gaston de FRANQUIN pouvait finalement vivre et s’intégrer dans une bureaucratie privée ou publique de l’époque… en adoptant une série de comportements contestataires moins crédibles dans l’œuvre de DELAF. Il faut dire également dire que les temps ont changé et qu’un certain paternalisme tolérant a fait place au « management » beaucoup plus sévère.

 

Dans la BD de DELAF, l’attitude de Gaston est tout à fait irréaliste. On ne peut imaginer de tels gags dans une entreprise et le fait que l’agent en question puisse y être maintenu.

Par ailleurs, le comique de situation de différents gags manque souvent de finesse ou de subtilité. Pas tous cependant, la planche relative à l’invitation de Mademoiselle Jeanne au camping (planche 14) ou encore la planche relatant les activités de Gaston au cours du weekend (planche 15) s’inscrivent dans la veine de FRANQUIN, tout comme la planche sur la consultation des membres de la rédaction chez le psychiatre.

 

Par ailleurs, DELAF a décidé de maintenir l’environnement de Gaston tel qu’il était dans les années ’70. C’est un choix évidemment que n’aurait pas fait FRANQUIN qui inscrivait ses scénarios et dessins dans l’univers bureaucratique de son époque.

On peut imaginer la réaction de FRANQUIN devant le télétravail, les ordinateurs, l’iphone (mis à part l’allusion à l’AIE-PHONE), voire l’intelligence artificielle, autant de concepts qui sont absents de la nouvelle BD dont les jeunes risquent dès lors de se désintéresser.

 

Ne boudons pas notre plaisir : la fin qui raconte la transmission à l’imprimeur des planches médiocres de l’ami de Gaston à la place de celles de FRANQUIN est simplement géniale et permet à DELAF de se moquer de lui-même dans ce nouvel album d’après FRANQUIN.

 

Pour les anciens, le retour de GASTON reste quand même un évènement qu’ils apprécient, d’autant que l’album multiplie les clins d’œil comme « L’homme qui gaffe plus vite que son ombre ».

 

 

Michel Legrand

     
 

Biblio, sources...

LE RETOUR DE LAGAFFE, Ed. Dupuis, 2023

 
     

     
   
   


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