L'appellation «logiciel libre» fait référence à la liberté pour les utilisateurs d'exécuter, de copier, de distribuer, d'étudier, de modifier et d'améliorer le logiciel par opposition à un logiciel dit «propriétaire» ou «privateur». Formalisé au début des années 80, le logiciel libre a en fait toujours existé dans les pratiques des développeurs et prend racine dans le modèle de la recherche scientifique (publication, transparence, revue par les pairs). Il constitue un enjeu de société, qui contribue à la diffusion et au partage de la connaissance, encourage la solidarité et la coopération entre développeurs et utilisateurs et est respectueux des libertés fondamentales des utilisateurs et de leurs données personnelles.
Ses principes affirment le bien commun par opposition à l'approÂpriation exclusive et trouvent leur extension dans de nombreux autres domaines tels que la production et la diffusion des savoirs ainsi que tout ce qui touche à la création en général.
Le logiciel libre est présent au c½ur de l'infrastructure d'Internet: le serveur Apache fait ainsi tourner plus de 55% du web; Firefox, OpenOffice et GNU/Linux sont de plus en plus utilisés, notamment dans les administrations.
Le logiciel libre permet le développement d'une économie dynamique dite de «coopétition» (mutualisation des coûts de recherche et développement, concurrence sur les services autour de briques génériques). La création de valeur est déterminée par la qualité des développements de l'éditeur/concepteur mais aussi par les utilisateurs et clients. Ces derniers peuvent devenir des acteurs de leurs projets logiciels plutôt que subir le calendrier unique et les pratiques de l'éditeur de solutions propriétaires (ou privatives). En permettant ainsi à chacun de s'impliquer dans son évolution, il est un accélérateur d'innovation. L'Europe, avec plus de 50% des développeurs de logiciel libre actifs dans le monde, est aux avant-postes. Selon une étude de la société Red Hat, la France serait championne pour l'activité dans le domaine du logiciel libre, les États-Unis devant se contenter de la neuvième place.
Selon le plan France Numérique 2012, il a «un potentiel économique et industriel considérable», ses modèles économiques sont éprouvés et novateurs, les utilisateurs sont demandeurs et conscients de leur importance sociale. Pour ses promoteurs, les pouvoirs publics doivent mettre en place une politique publique en faveur du logiciel libre, de l'interopérabilité et des standards ouverts, socles d'une société de l'information ouverte.
Mais de nombreuses menaces planent sur lui: tentatives d'appropriation exclusive de la connaissance (brevets logiciels), extensions abusives du droit d'auteur créant un contrôle des usages privés (DRM ou «menottes numériques»), vente liée ordinateurs-logiciels – pratique déloyale pour le consommateur et frein à la diffusion du logiciel libre chez le grand public. Sans compter le nombre impressionnant de logiciels payants ne tournant pas sur des systèmes d'exploitation libres comme Linux, pour ne parler que du plus connu.