Les agences de presse
Les agences internationales de presse demeurent, aujourd’hui, l’un des principaux relais des intérêts des multinationales et le c½ur même du complexe médiatico-industriel. Actuellement, 4 agences monopolisent quasiment la fourniture d’informations aux organes de presse : AFP (Agence France Presse), AP (associated press) , UPI (United Press International) et Reuters.
Achetée en mai 2000 par le Révérent Sun Myung Moon, principal dirigeant de la secte du même nom l’agence UPI est aujourd’hui dirigée par John O’Sullivan, ex- conseiller privé de Margaret Thatcher et fondateur du New Atlantic Initiative, l’un des plus puissants think tanks américains atlantistes, dont  Edwin Feulner, le président de la Fondation Heritage, cataloguée par certains à l’extrême-droite de l’échiquier politique. Le responsable « maison » pour la politique nationale, Peter Roff est l’ancien directeur politique de New Gingrich, figure légendaire de l’ultra-droite américaine, bien connu pour avoir incité « les propriétaires des médias et les annonceurs les plus importants à attaquer vigoureusement les socialistes dans les salles de rédaction .
L’examen du conseil d’administration de Reuters ne laissé aucun doute quant aux liens tissés entre l’information et les principales puissances économiques, diplomatiques et militaires que sont les Etats-Unis, l’Europe et le Japon. Présidée par Sir Christopher Hogg, aujourd’hui administrateur de GlaxoSmithKline et Air Liquide, après avoir été président des multinationales de l’industrie alimentaire Courtaulds et Allied Domecq, l’agence Reuters compte parmi ses administrateurs Roberto Mendoza, ancien vice-président de JP Morgan Chase & Co, ancien directeur de la banque d’affaires Goldman Sachs ; Ed Kozel, administrateur de Cisco Systems. L’agence Reuters est directement placée sous la tutelle du capital et de ses relais politiques. Elle compte en son sein des représentants des principales organisations économiques internationales (FMI, Banque Mondiale) et des plus puissants oligopoles financiers (HSBC, Golman Sachs, JP Morgan Chase, Merrill Lynch, etc.), (Rockefeller, Gyllenhammar, Gyohten), « organisé » sur le modèle de la triade Etats-Unis – Europe - Japon . Ces liaisons entre Reuters et certains des acteurs les plus en vue de la militarisation croissante de l’économie, en tête desquels les industriels de la défense et du pétrole expliquent sans doute la couverture médiatique des derniers grands conflits militaires mondiaux.
Concentration des médias
Au niveau mondial, quelques multinationales dominent les médias : Disney, AOL-Time Warner, Viacom (propriétaire de CBS), News Corporation, Bertelsman, General Electric (propriétaire de NBC), Sony, AT&T-Liberty Media et Vivendi Universal.,Groupe financier dirigé par le baron Ernest-Antoine Seillière, ancien président du syndicat patronal le MEDEF. En Italie, les groupes de presse sous la coupe de Berlusconi (on ne le présente plus) , de De Benedetti (bâtiment, agro-alimentaire)ou de Agnelli (Fiat), on prôné à foison le démantèlement des services publics, les privatisations et la déréglementation du marché du travail. En Allemagne, Bertelsmann (82000 salariés dans le monde) RTL group et le groupe Springer, en Grande-Bretagne News Corporation ( R5obert Murdoch, le Guardian Media Group, Pearson et EMI illustrent les connexions entre médias , industrie et finances, l’Espagne et les Pays-Bas ayant vu également leurs médias audioviosuels et écrits  passer sous la coupe de capitaux internationaux ou nationaux actifs dans le domaine de l’assurance , de l’énergie ou de la finance. Aux USA, les conseils d’administration de Viacom (NBC , CNBC) d’AOL Time Warner(Time, Warner Bros, Amazon.com, Netscape Communications, CNN, Time Warner) , leurs conseils de surveillance et autres comités sont très largement dominés par des directeurs venus de l’industrie , de la haute finace ou d’organismes apparemment indépendants  comme le Coucil Foreign relation, le groupe de Bilderberg, Dirtchley, la commission trilatérale et autres clubs privés de l’élite mondiale.
En France
Dans l'industrie médiatique française pour ce qui est de la télévision, 4 groupes contrôlent la quasi-totalité des chaînes privées : Bouygues, Bertelsmann, Vivendi-Universal et Lagardère. Les entreprises françaises sont doublement représentées au conseil d’administration du monde à travers l’actionnariat externe et par l’entremise du conseil d’administration. Libération a pour actionnaire principal Edouard de Rotschild. Deux firmes aux activités militaires, Dassault et Lagardère, contrôlaient près de 70% de la presse écrite en 2004 (en chiffre d'affaires). Deux groupes, Lagardère et Wendel-investissement , possédaient environ 60% de l'édition française en 2005 et produisent à eux seuls 60% des livres de poche, 80% des manuels scolaires, 90% des dictionnaires. Concernant les livres, Lagardère est le second libraire de France (réseau Relay , magasins Virgin) après la FNAC. On estime qu'il ne reste que 300 librairies indépendantes en France, contre un millier environ en 1970.
La concentration des médias s'accompagne aussi d'un enchevêtrement des intérêts par le jeu des participations croisées. Ainsi, si Bouygues est le premier actionnaire de TF1, les groupes Pinault (FNAC, Printemps, Le Point, Radio BFM…) et Arnault (La Tribune, Investir, LVMH…) en sont également actionnaires. Les magnats de l'industrie médiatique partagent souvent les mêmes conseils d'administration et savent nouer des alliances fructueuses. En témoigne la relation entre Dassaut et Lagardère, qui contrôlaient ensemble 70% de la presse en 2005.
Libération est passé sous la coupe de la famille Rotschild, et les entreprises privées sont également bien représentées au sein du journal Monde. Le Figaro a été racheté en 1999 par Carlyle Group, qui non content d’être la banque de la CIA et le résultat de l’imbrication entre les intérêts économiques  du secteur de la défense des USA et du pentagone, est aussi une société d’investissements privée aux ramifications Européennes impressionnantes; le conseil consultatif de Carlyle Europe Patrners compte notamment dans ses rangs l’ubiquiste vicomte Etienne Davignon.Â
Cet attrait des multinationales pour les médias n'est pas seulement financier. Il est également politique BTP, armement, distribution de l'eau, automobile, électronique... Ces grands secteurs d'activités industrielles dépendent fortement de l'État et des marchés publics pour leur développement : « un groupe de presse, vous verrez, c'est capital pour décrocher des commandes. », affirmait Jean-Luc Lagardère en 1996. Dans ce contexte, la possession d'outils médiatiques constitue de redoutables instruments d'influence de la classe politique et renforce les liens déjà étroits entre le monde industriel et le pouvoir politique.
En Belgique
Pour Geoffrey Geuens, le pouvoir politique, c’est le pouvoir économique qui tient entre ses mains les rênes du « 4ème pouvoir ». Les baronnies de la presse belge, capitaines d’industrie, aristocrates, puissants financiers ... et quelques « hommes d’Etat » entrelacent leurs participations aux conseils d’administration des différents groupes.
Ainsi Rossel ( Le Soir, Le Soir Magazine, La Santé, Le Sillon belge, Chien et Chat) est détenu à 100% par la famille Hurbain (la Socpresse ayant revendu ses parts en août 2005)
Sud Presse, pôle régional basé à Bouge, filiale à 100% : La Capitale (ex-La Lanterne) (Bruxelles), La Meuse (Liège), Le Quotidien de Namur, La Nouvelle Gazette (Charleroi), La Province (Mons), Le Quotidien du Luxembourg
Vlan (presse gratuite hebdomadaire) 88% de Voix du Nord Investissement (VNI) : La Voix du Nord, Nord Eclair..., suite au désengagement de la Socpresse en septembre 2005.
Participation dans Nord Eclair Belgique (2 éditions : Tournai et Mouscron, l'édition de Mons étant intégrée à La Province) Co-édition avec Persgroep des quotidiens financiers L'Echo et De Tijd (via la société Mediafin). Participations dans l'agence de presse Belga, la télévision RTL-TVI et la radio Bel RTL (via Audiopresse).
Les quotidiens économiques belges se rapprochent. Le journal flamand De Tijd et son homologue francophone l'Echo mettent en commun une partie de leur rédaction." La Tribune, 20 juin 2006
Roularta Media Group (RMG) Fondé en 1954 par Willy De Nolf, spécialisé dans l'édition de journaux gratuits (De Streekkrant/De Weekkrant), le groupe est dirigé par Rik De Nolf, fils de Willy. 30% du capital est en Bourse depuis 1998, le reste appartenant aux familles de Nolf et Clays. Le groupe édite Knack, Le Vif - L'Express, Trends, Tendances, Sport Magazine, Telepro, Notre Temps (joint venture avec Bayard Presse)
Krant van WestVlaanderen (hebdomadaire d'informations régionales possédant 11 éditions locales) Dans l’audiovisuel, Roularta est présent dans VTM, Kanaal Z, Jim TV, et Radio Mango
Médiabel , dont le Capital était historiquement détenu par l'évêché de Namur, devenu minoritaire depuis la prise de participation de VUMest présent dans les Editions de l'Avenir ( Vers l'Avenir, L'Avenir du Luxembourg, Le Jour Huy-Waremme (ex-Vers l'Avenir Huy-Waremme), Le Jour Verviers (ex-Le Jour-Le Courrier), Le Courrier de l'Escaut, Le Courrier , Le Jour Liège, dans la presse gratuite (Passe-Partout, avec VUM) et dans le marché Radiophonique avec Radio Nostalgie.
IPM (S.A. d'Informations et de productions multimédia)
est détenue par la famille le Hodey La Libre Belgique, La Libre - Match, La Libre Essentielle La Dernière Heure - Les Sports La Tribune de Bruxelles (hebdomadaire gratuit)
Persgroep est détenu par la famille Van Thillo et édite Het Laatste Nieuws, De Morgen ,Co-édite avec Rossel des quotidiens financiers L'Echo et De Tijd (via la société Mediafin). Christian Van Thillo annonçait aussi en 2004 la création de la société Nemo (détenue à 30% par Aurex, filiale de Persgroep, 30% par Albert Frère et 30% par Serge Dassault) destinée à acquérir 50% d'IPM.
VUM media(Vlaamse Uitgeversmaatschappij) / De Standaard : en Partenariat avec Médiabel est présent dans De Standaard, Het Niewsblad, Het Volk et dans la Presse gratuite avec Passe-Partout (96 éditions)
Concentra (Gazet van Antwerpen, Belang van Limburg) Sanoma (Ex-IUM (Internationale Uitgevers Maatschappij). Sanoma Magazines Belgium (SMB) est le premier éditeur belge de magazines grand public. Il édite plus d'une quinzaine de magazines féminins et TV, francophones et néerlandophones : Flair, Femmes d'Aujourd'hui, Gael, Télé Moustique, Télé Pocket, Humo, TeVe-Blad... Filiale du groupe finlandais Sanoma-WSOY, qui a racheté en 2001 la branche magazines du néerlandais VNU, dont faisait partie Mediaxis (nouveau nom d'IUM depuis 1997).