(…) On se demande vraiment pourquoi on doit subsidier les partis politiques. Ceux-ci ont déjà une place importante dans la vie politique, alors que les organes des partis ne sont pas élus par les citoyens mais par les membres des partis, soit une toute petite minorité de la population. Ils ne sont pas représentatifs du peuple. Et les subsides qu’ils perçoivent
servent, outre le financement des campagnes électorales, à faire fonctionner des véritables administrations bis qui viennent s’ajouter aux cabinets déjà phéthoriques des ministres, formés eux aussi presque toujours de représentants des partis. Cela leur donne un pouvoir exorbitant.
Rémunérer les partis, c’est aussi injuste par rapport à de nouveaux prétendants à l’accès au Parlement. Les partis d’aujourd’hui verrouillent la composition des assemblées à cause de notre système de vote par listes qui rend pratiquement impossible l’élection de quelqu’un qui n’a pas été adoubé par un parti. Si, en plus, on subsidie exclusivement les formations existantes, il devient quasiment impossible pour un nouveau parti d’avoir des élus. Un nouveau venu démarre sans ressources dans un système qui limite les dépenses électorales face à des compétiteurs qui, depuis la dernière élection, bénéficient de subsides publics importants destinés à faire parler d’eux et à accaparer les moyens de communication. (…)
Ce ne sont pas eux (les partis) qui sont élus, la Constitution ne leur reconnait aucun pouvoir et ils se comportent déjà comme des Etats dans l’Etat. Il n’est vraiment pas nécessaire de favoriser encore leur puissance en les faisant bénéficier de l’argent du contribuable.
Jean.-François .Goossens.