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THE RON HUBBARD COMPANY
Banc Public n° 82 , Septembre 1999 , Frank FURET
L'Eglise de scientologie a été fondée par un Américain, Lafayette Ron Hubbard (décédé en 1986) au début des années '50. L'Eglise de scientologie propose à ses adeptes un autre type de conscience de soi. Pour ce faire, elle fait appel à une toute une théorie explicative de l'homme et du monde, et à des techniques variées censées améliorer les aptitudes de ses adeptes (ses clients). Hubbard a été indiscutablement un explorateur et un officier de marine, ainsi qu'un écrivain prolixe de science-fiction. Il fut blessé gravement pendant la guerre alors qu'il était officier de marine, et, selon la légende scientologique, c'est suite à cette blessure, à cause de laquelle il aurait subi l'expérience de la mort clinique, qu'il se mit à méditer systématiquement sur le système nerveux humain, et finit par inventer une nouvelle théorie qu'il baptisera dianétique, "la science moderne de la santé mentale".
La dianétique est une sorte de psychanalyse tout à fait faite pour séduire les Américains, estime Bergier(1): ceux-ci sont friands de "faites-le vous-même", et la dianétique permet d'exercer ses talents sur quelqu'un sans avoir fait d'études. La théorie de Hubbard admet un inconscient (le mental réactif), qui est composé d'enregistrements d'expériences, les engrammes, et nous fait faire les pires bêtises. Exemple donné par Hubbard: il suffit que l'on dise à une femme enceinte "tu t'obstines à conduire trop à gauche" pour que l'enfant devenu adulte tombe sans coup férir dans le gauchisme le plus extrême- Si on arrive à débarrasser un cerveau de tous ses engrammes, on produira un sujet parfaitement clair, dépourvu de tout complexe et entièrement sain d'esprit, constituant l'embryon d'une espèce humaine voisine de la surhumanité. En ces temps bénis, la dianétique avait l'avantage d'être peu coûteuse (c'était avant l'inflation prohibitive des services scientologiques-) et surtout de présenter la psyché humaine selon un diagramme d'une complexité similaire à celle d'un schéma de sonnette électrique, ce qui est tout à fait réconfortant, comme le note justement Jacques Bergier (1). La dianétique ne fut qu'un feu de paille mais la scientologie connut une croissance constante, constituant dès 1971 une force mondiale inquiétant nombre de gens.
La conception scientologique de l'homme
Ron Hubbard a développé une véritable anthropologie qui recycle la vieille croyance en la réincarnation. La scientologie croit à la distinction du corps, du mental et du "thetan" - une sorte d'entité psychique qui occuperait les corps durant leur vie organique et qui, une fois libéré des engrammes, reprendrait le contrôle du mental réactif et serait dès lors capable de contrôler la matière, l'espace, l'énergie et le temps -, et fait de la réincarnation un article de foi essentiel à sa doctrine et à sa pratique; mais, ici, la réincarnation est donnée comme un fait "prouvé scientifiquement", pas moins. La réincarnation est liée directement à l'activité scientologique: le scientologue obtient une meilleure réincarnation par un travail sur lui-même. Le but est de devenir clair puis "Thetan Opérant" grâce aux diverses techniques destinées à rendre le thetan opérationnel, les "tech-standard", vendues par l'Eglise. La bonne réincarnation dépend fort à propos de la maîtrise (tous droits de reproduction strictement interdits) des coûteuses technologies scientologiques (le salut de l'âme n'est pas à la portée de n'importe qui: allongez 3 millions pour devenir "OT 8").
Le mental analytique est le siège véritable de la personnalité sans être le téthan; c'est sa partie consciente, son instance de contrôle, c'est le "Je" au sens courant et c'est la partie de vous-même que la scientologie se propose de garnir, structurer et contrôler. Le mental réactif est un mécanisme mu par excitation réflexe qui agit sans arrêt: il enregistre des images de l'environnement, même au cours d'états d'inconscience profonde, il opère au dessous du seuil de conscience. La dianétique a pour objectif de liquider le mental réactif qui est le réservoir d'engrammes (enregistrements complets dans les moindres détails de toutes les perceptions reçues par le sujet pendant un moment d'inconscience (évanouissement, anesthésie, accident-). Les engrammes sont enregistrés dans un magasin spécial dénommé bank d'engrammes; le but du mental réactif est de prendre la place du mental analytique. Le mental réactif peut être considéré comme responsable des faiblesses et absurdités humaines, et constitue de ce fait l'ennemi à abattre, d'où les techniques d'audition dianétique qui permettent donc de vider, sans rire, votre bank. Signalons que le mental réactif assume aussi et fort à propos la responsabilité de pas mal de pensées et réactions anti-scientologiques. La contestation interne se retrouve ainsi soupçonnée et accusée de dérèglement psychique: si quelqu'un n'est pas d'accord avec vous, faites savoir que c'est un fou, vous ne voudriez pas passer pour fou, etc.
Médicaliser la contradiction est un truc vieux comme le monde, l'URSS envoya d'ailleurs pas mal de dissidents dans des maisons de fous. Le mental somatique contient une propension à agir mais est sous la dépendance des 2 autres. Le corps physique n'est qu'un légume (!), il importe peu car il n'est guère différent d'une simple machine: il est sous la dépendance des trois types de mental.
La scientologie croit à une sorte de principe vitaliste ou pulsion dénommé "survivre", principe qui aurait été découvert par Ron Hubbard dès 1930. La scientologie nomme cette poussée "dynamique" et en distingue huit: la 1ère concerne le moi, l'individu, la 2ème les 2 sexes (sexualité, famille), la 3ème les groupes (école, entreprises, villages), la 4ème l'humanité, la 5ème le règne animal et végétal, la 6ème l'univers physique, la 7ème l'impulsion à exister en tant qu'esprit, la 8ème l'infini, l'être suprême. La dianétique concerne les quatre premières, la scientologie les quatre dernières. Pour Paul Ariès (2), le vrai secret de la scientologie réside dans l'inversion entre profane et sacré. Le sacré s'approprie des domaines profanes: couple, amour, études, management, façon de parler, de travailler, de vivre: rien n'est jamais gratuit, tout doit être mesuré; la scientologie tend à recouvrir toute la réalité, et c'est sans doute là son totalitarisme, aucun domaine de l'existence qu'elle ne veuille marquer de son empreinte; sa panoplie de prêt-à -penser de qualité discutable s'exerce en toutes choses et sans relâche sur les adeptes, partout elle met son grain de sel: la scientologie vous bouffe l'esprit dans ses moindres recoins.
Mystique de l'organisation
La scientologie développe une véritable mystique de l'organisation qui, selon Ariès, renvoie aux Icaries du XVIIIe et XIXe siècle et au taylorisme: il s'agit de tout prévoir à l'avance en enlevant le maximum d'initiative et de flexibilité: chacun devient un rouage d'une immense machine dont la perfection est censée être absolue mais n'est bien sûr qu'un pur fantasme; les structures se caractérisent par leur inachèvement et leur enchevêtrement mais ce bricolage est occulté car il sape, pour Ariès, la mystification dont chacun est victime. La scientologie se veut "toute puissante" car dotée d'une "organisation exceptionnelle" (psaume de base). Et dans cet excès de structure, chacun se convainc d'être tout puissant parce membre de ce groupe tout puissant, l'identité sublimée du groupe étant alors intégrée comme moi additionnel, identification qui vaut bien sûr davantage pour des membres fragiles ou affaiblis. Dans cette image du groupe, l'adepte incorpore une sorte de substitut au pouvoir qu'il n'a pas et qu'il n'aura jamais sur sa vie ou sur l'histoire en général, dans une pulsion d'identification à l'image de la puissance fantasmée et constamment entretenue du groupe. Cet excès de structure enferme aussi l'adepte dans un comportement standard: chacun sait exactement qui il est, comment il est désigné, ce qu'il doit accomplir, etc.
Prosélytisme
Le 18ème commandement du code du scientologue oblige à recruter. Le prosélytisme (agressif selon certains) est essentiel, l'adepte étant pensé dès son incorporation comme un banal client.
Le succès de la scientologie ne doit rien au hasard ni au génie de ses thèses. Il est pensé de façon méthodique. Les procédés utilisés par la scientologie pour gagner de nouveaux clients sont usuels: les principaux moyens de propagande sont la distribution massive d'invitations dans la rue pour des conférences, des représentations théâtrales, thèmes anodins ou ouvertement scientologues, campagnes de presse sur la dianétique, sur Ron Hubbard, publicité sur les radios, dans la presse, sponsoring aux 24 heures du Mans, commercialisation en grandes surfaces de "la dianétique", expédition de livres luxueux dans les établissements scolaires, utilisation systématique des relations personnelles des adeptes, parution d'offres d'emploi dans les journaux avec numéro de téléphone...
Les techniques utilisées sont voisines de celles utilisées en marketing: il ne s'agit pas de convaincre mais d'éveiller un désir, de toucher un point sensible de la personne; l'essentiel du recrutement s'accomplit dans la rue, par approche directe, l'intérêt accordé au passant étant de même nature que celui du commercial pour un client; usage de techniques de communication, offres de services effectuées de façon à être acceptables, le recruteur n'accordant pas trop d'importance aux problèmes réels du client: il n'est pas là pour le soulager, mais pour lui fourguer un produit ou un service. Une fois le client accroché, on lui fait passer un test de personnalité gratuit, dont les résultats sont interprétés: on diagnostique systématiquement des carences (déprime, nervosité, irresponsabilité, etc.) que les cours dispensés par l'organisation sont évidemment censés pouvoir combler; l'idée de base est de faire en sorte que le pigeon se sente si petit qu'il soit prêt à tout entreprendre pour relever sa personnalité décrétée sans ampleur et sans valeur. Les points faibles du client sont systématiquement soulignés pour le fragiliser; s'il n'en a pas, on lui en trouve; qui vend des béquilles a besoin d'éclopés remarque Vaneigem (4). Cette phase d'introduction est très travaillée et la doctrine scientologique semble en être complètement absente: la technique standard de vente est identique à celle de n'importe quel aspirateur.
Scientologie et politique
Même s'il lui arrive de se déclarer indifférente à la question politique, la scientologie aspire manifestement à remplir un rôle politique: Ron Hubbard aurait promis de se réincarner sur terre sous la forme d'un chef politique ("Mon retour aura lieu sous forme d'un conducteur politique", Circulaire du 15 mai 1980). Les associations anti-sectes ont d'ailleurs dénoncé les tentatives d'infiltration de l'appareil d'Etat. Ses organisations cherchent à recruter des dirigeants et à influer sur leurs décisions. De là sans doute les interdictions professionnelles décrétées en Allemagne à propos des membres de l'Eglise de scientologie, qui bien évidemment a nié avoir l'intention de s'infiltrer dans les rouages de l'Etat; mais des circulaires de l'Eglise invitant des agents du fisc a trahir le secret professionnel, invitant à se glisser dans toute structure influente et à approcher des personnalités ayant du pouvoir donnent à penser le contraire, même si l'organisation a déclaré que ces circulaires "étaient des faux destinés à ternir la réputation de l'Eglise". La démocratie serait un produit du mental réactif; la démocratie a enfoncé l'homme plus encore dans la boue et nous a donné l'impôt sur le revenu et l'inflation. Le dénominateur commun d'un groupe est le bank réactif; les idées constructives ne viennent que d'un individu et reçoivent rarement l'approbation d'un groupe humain; l'accord de bank est ce qui a fait de la terre un enfer (Doc. Du 7 février 1965). Un bon chef n'est pas celui qui sait se faire aimer ou convaincre mais celui qui sait se faire obéir. La présence éthique est la raison pour laquelle un cadre obtient l'exécution de ses ordres: ce n'est pas la justesse d'un programme qui déclenche son exécution, c'est la présence éthique.
Ron Hubbard avait la manie de tout quantifier et de tout mesurer; ainsi, il a élaboré une "échelle des tons" où chaque tonalité représente un niveau général de la psyché. Par exemple, 0.1 correspond à l'apathie, 1.1 à l'hostilité cachée, 2 à l'ennui et 4 à la créativité. Pour lui, toute personne située en dessous de 2.0 sur l'échelle des tons ne devrait avoir aucun droit civil dans une société bien pensée, car en abusant de ces droits, elle provoque l'apparition de lois sévères et contraignantes; les gens situés à gauche se situent en dessous de la barre de 2.0 mais, indulgent, Ron estime qu'on ne peut les priver de leurs droits civiques que le temps nécessaire à les conduire plus haut sur l'échelle des tons (et qu'ils aient pris conscience de l'aberration de leurs opinions).
Déni du politique, domination de l'économique sur les autres dimensions de l'homme, la scientologie se déclare officiellement apolitique mais marque ses préférences: le libéralisme se situe au-dessus de 3.5 sur l'échelle des tons "car il correspond à un haut niveau d'éthique"; il accorde une grande importance au droit de propriété, il reconnaît des droits spécifiques aux personnes les plus productrices, etc. La démocratie se situe entre 3.0 et 3.5 et correspond à la croyance dans la bonté de l'homme et dans sa capacité à se gouverner; elle est néfaste par l'intérêt qu'elle accorde aux questions sociales (assistanat,Etat-providence etc.), donc anti-productive. La scientologie déplore la sensiblerie qui a été encouragée par des générations de "littéraires efféminés" qui n'avaient en tête que la plus grande vente possible de leurs ouvrages (ce qui n'est pas la cas de Ron Hubbard, c'est évident); cette sensiblerie dont sont responsables ces auteurs intéressés, a fait approuver, encourager, tolérer les gens apathiques, qui sont improductifs donc peu interessants pour la grandeur de l'humanité, version scientologique, et le commerce en général. Le fascisme se trouve entre 2.0 et 1.5 sur le tableau d'échelle des tons; il est condamnable car il cherche le contrôle absolu à des fins destructrices et utilise des moyens brutaux, se trouvant dès lors conservateur. La subversion rouge occupe la place la plus basse sur l'échelle des tons (1.1 à 1.3) ; le communisme se trouve à 1.1 car il est moins efficace que le fascisme et développe en outre des systèmes d'assistance qui tuent l'initiative privée, la richesse; il est contraire à l'échange marchand, donc hostile à la survie sur les 8 dynamiques. Les communistes mentent et trichent toujours, ils ne sont qu'un ramassis de menteurs malveillants et vicieux, ils ne peuvent qu'engendrer des assistés, la révolution écrasant les personnalités fortes et préservant les fainéants: le communisme est une religion du faible. Les communistes maintiendraient les populations dans un état de 1.1 afin de mieux les contrôler et les opprimer.
Révisionnisme
La scientologie se distingue par sa pratique très singulière en ce qui concerne ses archives: elle pratique la réécriture systématique de sa propre histoire: certains textes ne sont pas simplement abandonnés : mieux, ils n'ont jamais existé ; les lettres et les règlements et autres documents officiels de la scientologie sont régulièrement refondus et modifiés par ses dirigeants afin des rendre plus purs: un texte considéré comme officiel à une époque peut très bien ne plus l'être plus tard si les circonstances l'exigent ; de ce fait n'avoir jamais existé, pour certains documents, peut se révéler fort opportun : la scientologie n'évolue pas: elle refonde son propre passé au gré de ses innovations et besoins actuels ;.ainsi, l'organisation enquête un peu partout dans le monde pour savoir ce qui intéresse les gens et refabrique des discours de Ron Hubbard rencontrant des préoccupations actuelles : préscient, le saint homme avait tout prévu. Comme le remarque Paul Ariès (2), ce dispositif n'est pas sans rappeler le musée de la révolution à Tirana où les portraits des dignitaires déchus du communisme albanais disparaissaient au fur et à mesure de leur disgrâce, laissant des traces sur le mur, ce qui est un comble pour une organisation qui s'est toujours déclarée opposée radicalement aucommunisme (menteurs, des manipulateurs et fainéants...). Travailler sur des documents scientologiques n'est donc pas une sinécure: travailler sereinement dans une documentation changeante, avec des textes qui, dépassés ou trop critiqués, sont déclarés comme étant faux par l'organisation elle-même.
Un instrument de propagande?
L'idéologie ultra-libérale et marchande véhiculée par l'Eglise de scientologie, ainsi que les collusions nombreuses avec le monde des affaires, des entreprises et du management, laisse perplexe; comme le note Dejours(5) les années néo-libérales ont vu les entreprises s'adresser aux gourous du management les plus délirants; la scientologie n'a pas hésité à occuper ce terrain et a vendu moults conseils de management, et tests de recrutement du personnel à des entreprises parfois importantes (General Motors, Lancôme, Buick, Perrier, Citroën, Mobil Oil, Volkswagen...). De plus, rappelons que la secte de Moon (dont les adhérents fabriquaient des armes) fut accusée de manière assez crédible d'être une émanation de la CIA; les Enfants de Dieu, une émanation du colonel Khadafi; on pense à un autre auteur de science-fiction, Frank Herbert(3), et à sa théorie d'une grande fabrique de religions, conçues en fonction du contexte où elles devront se diffuser, et destinées à contrôler les populations pour le compte des discrets groupes les ayant initiées ou encouragées; comment ne pas soupçonner la scientologie dans ce monde qui change et qui est plus que jamais un champ de bataille idéologique, où toutes les méthodes de propagande et de propagation sont permises? La scientologie est née dans un certain contexte, celui de la guerre froide, du Mac Carthysme, ne l'oublions pas. Après la 2ème guerre mondiale, se sont aussi montés aux States moult instituts censés reconquérir le terrain idéologique dont ils n'étaient pas maîtres, loin s'en faut. Les néo-libéraux ont toujours su qu'il fallait transformer le paysage intellectuel; à partir de 1945, le mouvement néo-libéral n'a cessé de recruter penseurs et bailleurs de fonds et de se doter de moyens financiers et institutionnels importants ; son arsenal s'est alors composé de "boîtes à idées" (think-tanks dont les plus influentes se trouvent aux USA ; la "Hoover Institution on war" a notamment financé les travaux de Milton Friedmann, la Heritage Foundation, associée à la présidence de Reagan disposait d'un budget annuel de 25 millions de dollars et a produit quelques 200 documents par an qui sont repris régulièrement par les grands médias américains. Depuis de nombreuses années, des centaines de millions de dollars ont été consacrés à la production et à la diffusion de l'idéologie néo-libérale. De nombreuses fondations familiales américaines ont soutenu et financé les institutions néo-libérales. Des fondations comme Coors (brasserie), Scaaife ou Mellon (Acier) et Olin (produits chimiques) financent aussi les chaires dans les universités les plus prestigieuses des USA afin de renforcer les institutions économiques, politiques et culturelles sur lesquelles est basée l'entreprise privée. Ces instituts idéologiques ont démarré au moment de la guerre froide, comme la scientologie, et c'est de là que vient l'idéologie néo-libérale. L'énergie et la détermination scientologique à se répandre internationalement, le soutien actuel de l'administration américaine, la virulence de l'Eglise à propos du communisme, de la gauche, tout celà est fort troublant. La scientologie, notait Bergier en 1971, est devenue une centrale d'énergie qui exerce un pouvoir réel; toujours selon Bergier, quelque chose aurait été injecté dans la structure d'un mouvement qui ne semblait être qu'une secte dissidente et simplificatrice de la psychanalyse, et ce mouvement aurait été transformé en un instrument utilisé à des fins qu'il avouait alors ne pas discerner.
Frank FURET |
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Biblio, sources...
(1) Jacques Bergier : "Les livres maudit" éd. "Jai lu", 1971 (2) Paul Ariès : "La scientologie: un laboratoire du futur" , éd. Golias, 1998 (3) Frank Herbert : "Dune", 1966 Pocket SF (4) Raoul Vaneigem : "Avertissement aux écoliers et lycéens" éd. 1OO1 nuits 1995 (5) Christophe Dejours : "La France malade du travail " A lire aussi: -l'excellent roman de science-fiction de Norman Spinrad, "Les miroirs de l'esprit", qui conte les pérégrinations d'un cinéaste qui essaie de récupérer sa femme embrigadée dans la scientologie (appelée ici transformationalisme); - Russell Miller : "Ron Hubbaard, le gourou démasqu"", Plon, 1993; - Jean-Marie Abgrall : "La mécanique des sectes"", Payot 1996; - Martin Gardner : "Les magiciens démasqués" ; - Jacques Bergier : "Rire avec les savants"; - Vance Packard : "L'homme remodelé" éd. Calmann Lévy, 1978.
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