L´oeuvre 'La Maturité' était vraisemblablement comprise comme une image idéalisée de la famille et, par extension, de la perpétuation du cycle de la vie avec la personnification de
l´idée de maturité, à travers la représentation d´un homme dans la force de l´âge et de sa femme symbole de fécondité, tous deux contemplant sereinement leurs enfants figurés dans différentes attitudes emblématiques de la jeunesse.
Bien que l´oeuvre soit un chef-d´oeuvre de son époque, elle véhicule des valeurs qui ne sont plus en phase avec celles de la société actuelle, avec une vision patriarcale des rapports sociaux et familiaux véhiculée par l´oeuvre, avec des stéréotypes figés sur la famille et le pouvoir masculin.
Le monument sera déplacé et "recontextualisé", afin sans doute d´instruire le peuple dans le respect des "valeurs" officielles, mais rien ne garantit sa restauration, pourtant nécessaire en raison des dommages subis par les chantiers successifs, des actes de vandalisme et la pollution de l'air.
Il semble que le gouvernement démissionnaire de Rudy VERVOORT, avec la complicité de DéFI et des écologistes alléchés par la perspective d´une "forêt urbaine" (un grand mot à la mode pour un bosquet chétif), ait voulu plaire à la secrétaire d´État Vooruit Ans PERSOONS, qui pourra ainsi mener à bien un projet qu´elle portait déjà en tant qu´échevine de l´Urbanisme de Bruxelles-Ville...
Rappelons que Victor ROUSSEAU fut lauréat du Grand prix de Rome (1911) et travailla avec Victor HORTA. Les Bruxellois connaissent son monument à Charles BULS, bourgmestre de Bruxelles (Grand-place, 1899), et "La fileuse", bas-relief de la maison HANNON (au coin de l´avenue Brugmann et de l’avenue de la Jonction, 1903); il est également présent aux Musées royaux des Beaux-arts et une avenue de Forest porte son nom. Richard DUPIERREUX, militant wallon et intellectuel socialiste ami de Jules DESTRéE, a dit de lui : "il sculpte les âmes".