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REVEIL BRUTAL
Banc Public n° 57 , Février 1997 , Catherine VAN NYPELSEER
Le directeur de la radio à la R.T.B.F., Etienne Sevrin, a démissionné de son mandat de directeur de la radio suite à “une altercation avec l’administrateur général” (Jean-Louis Stalport) motivée notamment par “une mainmise trop forte de la régie publicitaire RMB dans la programmation” (Le Soir du 22 janvier).
De quoi se plaint-on? L’introduction de la publicité commerciale entraîne au contraire des progrès extraordinaires et a manifestement dynamisé notre service public obsolète et ses auditeurs poussifs, puisqu’il réussit maintenant à les réveiller d’un coup sec le matin (par une bonne poussée d’adrénaline): quelques jours après la démission de Sevrin, nous avons eu la “joie” d’entendre, après les tops de huit heures et la méteo, au moment où l’on attend le début du journal, une annonce publicitaire non signalée présentant, sur le ton des nouvelles, une découverte scientifique : un produit X de la marque Y1 en rapport avec la chute des cheveux. Ce n’est qu’à la fin, en entendant le nom du produit, que l’on pouvait se rendre compte qu’il s’agissait de publicité. Rassurez-vous: suite à une démarche du vice-président Ecolo du conseil d’administration, celui-ci débattra de la question “la RTBF soumet-elle sa logique et ses programmes aux impératifs commerciaux au-delà du nécessaire?”. Vers mai-juin. (La Libre Belgique du 4 février). Que faire en attendant? On pourrait peut-être lancer un boycott du produit X? Si tous les chauves qui écoutent la RTBF et qui lisent Banc Public font l’effort de ne pas l’acheter, leur chiffre d’affaires va sûrement baisser. Na! Et, d’ici là , Stalport aura peut-être rejoint ses petits camarades en prison? A titre expérimental, GB a installé à Bruxelles un magasin d’alimentation entièrement automatisé, fonctionnant jour et nuit sans intervention humaine. Nous l’avons découvert par hasard rue Vanderkindere, juste à côté du GB. C’est une machine analogue, mais en plus grand, aux distributeurs de barres chocolatées que l’on trouve dans certaines entreprises ou dans les gares, muni d’une vitrine de la taille de celle d’une petite boutique, où l’on peut obtenir une sélection de produits alimentaires qui va des produits de base aux repas préparés, en passant par l’alcool et les cigarettes. On introduit de l’argent, on appuie sur le bouton correspondant au numéro du produit demandé (que l’on voit à travers la vitrine), et celui-ci est déposé par le robot dans un tiroir communiquant avec l’extérieur. L’appareil n’est pas particulièrement voyant et si nous l’avons remarqué malgré la nuit tombée c’est que deux clients affairés étaient en train d’y faire leurs achats : deux gamins de dix-douze ans. Ils achetaient de l’alcool et des cigarettes.
Catherine VAN NYPELSEER |
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Biblio, sources...
(1) Si nous ne citons pas la marque, ce n’est pas pour ne pas lui faire de la publicité, mais parce que nous ne l’avons pas mémorisée. C’est ça, la bonne publicité subliminale!
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