|
Circulation
Banc Public n° 206 , Janvier 2012 , L.S.
LS
«Lectori Salutant» en latin
Conducteurs Fantômes
Le soir du 31 décembre dernier, vers 18h35’, je me dirigeais vers le GB de Wavre, dans l’espoir d’y faire quelques emplettes pour le souper du Réveillon de l’An 2011-> 2012 (après avoir trouvé portes closes dès 17h40’ au Delhaize de Leuven), lorsqu’un signal d’alarme se déclencha dans mon cerveau.
Je réalisai soudain que je venais de croiser un autre véhicule dans la Bretelle de sortie de la N25, alors que celle-ci débouche en sens contraire sur cette voie rapide dont les deux bandes sont séparées par un terre-plein infranchissable à cette endroit (analogue à ceux des autoroutes).
Heureusement, ma Peugeot 206 dispose d’un solide klaxon (d’origine) que je m’empressai d’actionner pour tenter d’épargner à l’autre voiture une collision frontale qui pouvait anéantir plusieurs vies… La voiture rouge métallisé ralentit, s’arrêta de manière hésitante, puis la conductrice - que j’aperçus à ce moment-là - entama une man½uvre de demi-tour correcte en faisant mordre son avant sur le talus herbeux, et remonta vers le pont pour ensuite le franchir et aller prendre la bretelle située de l’autre côté, qui donne accès à la bande de circulation dans le bon sens.
Une autre fois, il y a deux ou trois ans, je sortais de la E40 Bruxelles-Liège à Bertem, et, en arrivant sur le très dangereux carrefour sur le pont, au bout de la courbe de la « Feuille de trèfle », je me trouvai nez à nez avec une voiture conduite par un vieux Monsieur ressemblant à mon beau-père, qui voulait absolument que je me déporte vers la droite afin qu’il puisse monter sur la E40 à contresens (dans cet échangeur, la bretelle de montée et de sortie se confondent, il s’agit de la même voie, avec un beau rail de séparation en béton au milieu)…
Enfin, au mois d’août dernier (2011), je revenais des Pyrénées assise « à la place du mort » comme on disait jadis, lorsque le GPS TOMTOM du véhicule nous ordonna d’un ton comminatoire de tourner à droite au rond-point, « première sortie », alors que cette trajectoire nous aurait fait prendre l’autoroute Paris-Bruxelles à contresens !
Voici donc trois exemples vécus tout récemment de catastrophes probablement évitées de justesse, grâce au fait que je sois une conductrice ou une passagère expérimentée, prudente, déterminée et assez autoritaire…
GPS
Et il faut sûrement ces qualités, ainsi que beaucoup de sang-froid ou de self control pour résister à la voix artificielle d’un GPS en version masculine (on peut choisir entre une voix d’homme ou de femme sur ce modèle) qui vous dit par exemple, en plein milieu du Col du Tourmalet par une nuit où le brouillard était « à couper au couteau » puisque le conducteur et la passagère que j’étais regardaient chacun les petits tirets de peinture blanche d’un côté de la route, en roulant « au pas », pour essayer de redescendre de ce piège naturel par la route en lacets et pas par la pente naturelle de cette belle montagne des Pyrénées - ce qui aurait certainement abouti à une chute digne des plus belles cascades cinématographiques, mais nous n’aurions malheureusement plus été là pour vous le raconter dans ce 206e Banc Public:
« Faites demi-tour immédiate¬ment !», parce que cette merveilleuse technologie a tendance à confondre les deux étages de la route en lacets et à croire que vous vous situez déjà sur la partie de la route en amont ou en aval, après le virage, auquel cas il est tout à fait logique qu’il vous donne l’instruction permettant de réparer votre erreur et de poursuivre votre route vers la destination à laquelle vous souhaitez arriver dès que possible… Gageons que de nombreux ivrognes, ou jeunes conducteurs trop confiants en eux-mêmes, ou vieux messieurs remplis d’admiration pour les nouvelles technologies, ou simplement de familles fatiguées après un long trajet de retour de vacances n’ont pas eu cette chance et ne sont plus là pour raconter les circonstances de l’accident stupide qui les a ôtés prématurément à l’affection de leurs proches, entraînant peut-être dans la tombe d’autres innocents.
Mais la morale de cette histoire (vraie) pourrait être la suivante:
- il est totalement inacceptable que des pièges mortels comme les trois sorties-entrées d’autoroute citées ci-dessus subsistent sans que les responsables ne prennent immédiatement les mesures qui s’imposent pour en corriger les défauts évidents:
Sur la N25, les véhicules venant de Wavre sont induits en erreur par les panneaux leur indiquant de tourner à gauche s’ils veulent aller vers Leuven et la E40, alors que le minuscule panneau de sens interdit rouge et blanc, rétroréfléchissant, seul indice dans ce jeu de piste moderne, git à moitié défoncé à droite de la chaussée qu’ils ne doivent absolument pas prendre et est orné d’un magnifique tag qui en diminue encore la visibilité;
La sortie de Bertem est un scandale vivant et mérite de figurer au Panthéon des imbécilités belges en matière d’aménagements (auto) routiers, qui permettent à notre pays de maintenir sa place dans les premiers du classement mondial en termes de nombre de morts et de blessés très graves par an; Les autorités françaises, les auteurs du système TOMTOM et les sociétés gestionnaires de cette autoroute à péage devraient s’interroger sur les raisons qui ont permis le défaut signalé sur une des sorties-entrées de l’autoroute Paris-Bruxelles située sur le territoire français, bien après Paris et bien avant la frontière belge, si cela n’a pas été corrigé depuis mi-août 2011.
- on peut se demander quel prix on accorde dans notre pays à la vie humaine, quand de tels pièges existant depuis longtemps et sûrement bien connus de très nombreux conducteurs, peuvent subsister, comme par hasard en des lieux proches de la frontière linguistique, et mettre en danger tous les jours nos vies et celles de nos hôtes étrangers (Européens par exemple), quand on connaît la densité, la complexité et la saturation des autoroutes proches de notre belle capitale Bruxelles-Brussel.
Sur ce, Bonne Année 2012 à tous nos L.S. ! ( Lecteurs Survivant )
L.S. |
|