La population islandaise s'était mobilisée pour tenter de faire payer le coût de cette crise aux responsables: les banques et les fonds spéculatifs, poussant le gouvernement à démissionner fin 2008 et le Parlement à adopter une résolution pour conditionner le remboursement de cette dette aux « capacités de paiement » du pays.
Mais le FMI et l'Union européenne ont pesé de tout leur poids pour renverser cette orientation. Dans la nuit du 30 au 31 décembre 2009, le Parlement a changé de position et voté la loi Icesave, qui visait à confirmer la nationalisation de ces dettes privées et à organiser, via des mesures d'austérité (gel des salaires, diminution des dépenses publiques…), le remboursement intégral (3,9 milliards d'euros) des montants avancés par les États britannique et néerlandais pour indemniser leurs « citoyens lésés » par la faillite de la banque en ligne islandaise Icesave en octobre 2008.
Des organisations citoyennes ont alors lancé une pétition contre cette loi et, en quelques semaines, plus de 25 % de l'électorat islandais l'avaient signée. Le 6 mars, les Islandais se sont prononcés par référendum sur la loi Icesave, qui prévoyait la nationalisation de dettes privées et l'imposition de mesures d'austérit afin de trouver les fonds pour rembourser ces dettes : le « non » l'a emport avec environ 93 % des suffrages exprimés, la participation dépassant les 60 %.
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