L’internationale bancaire n’a pas lésiné sur les moyens pour installer l’idée selon laquelle la régulation est une monstruosité économique.
L’Institut de la Finance internationale, (IoIF) le lobbyiste en chef de la profession basé à Washington, a ainsi avancé  des prévisions apocalyptiques selon lesquelles l’ensemble des mesures de régulation de la profession à l’étude provoquerait une augmentation de 5% des tarifs du crédit aux E.-U. de 2011 à 2015 pendant que le PIB baisserait, lui, de 3%. Une thèse, fortement contestée au cours des deux dernières années, tant par l’OCDE que par la Banque des Règlements internationaux.
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Pourtant, pas un jour ne se passe sans qu’une preuve de déloyauté envers la clientèle, voire de fraude bancaire pure et simple ne soit mise en évidence quelque part dans le monde. La course à l’enrichissement personnel de leur dirigeants est devenue la clé de décryptage des « business-models » mis en ½uvre au cours des cinq dernières années par les plus grandes banques d’investissement de la planète.
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Difficile pour elles de reconnaître qu’un accroissement des contrôles  va se traduire surtout par une plus grande surveillance des comportements individuels discutables, voire condamnables de leurs dirigeants, au moins du point de vue éthique.  D’où le refrain sur l’alourdissement des charges financières à attendre d’une régulation financière accrue que les malheureux banquiers seront contraints de répercuter, au moins partiellement sur leurs clients et sur leurs actionnaires du fait d’une rentabilité réduite….
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André Oliveira Santos, économiste - senior au FMI, et Douglas Elliott, consultant occasionnel au FMI, dans une étude de plus d’un an, démontent ces arguments.
Leurs conclusions sont radicalement différentes de  celles du lobbyiste patenté : selon les deux économistes, le coût net à attendre d’un peu plus de police dans un monde de gloutonnerie triomphante n’excédera pas 0,17% en Europe,  0,08% au Japon et 0,26% aux E.-U.