$startRow_categb = $pageNum_categb * $maxRows_categb; ?> Prends l’oseille et tire-toi…
Prends l’oseille et tire-toi…

Banc Public n° 181 , Juin 2009 , Frank FURET



Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie en 2001, vice-président de la Banque mondiale de 1997 à 2000, en a démissionné en critiquant ce qu'il appelait « les fondamentalistes du marché ». En 2003, il publiait l'essai « Quand le capitalisme perd la tête ». En 2007, l'étude « Irak. Une guerre à 3000 milliards de dollars »..
Interrogé sur la crise qui a dévasté la planète financière Joseph Stiglitz  ne cachait pas sa colère contre les dirigeants des grands organismes bancaires qui engrangeaient d'énormes dividendes grâce au plan de sauvetage de l'Etat américain.


Les organismes de crédit et banques ont trompé les gens sur leurs biens, jouant sur leur espoir de s'enrichir. Et la titrisation a permis la diversification de la prise de risque dans le monde entier.
En d'autre termes, des financiers douteux ont commencé de vendre des crédits douteux au monde entier, en vertu du principe selon lequel “il y a un pigeon qui se lève tous les matins”. Ces “pigeons”, ils les ont trouvés partout, la mondialisation ayant ouvert des perspectives entièrement nouvelles pour détecter des victimes ignorantes. Ils en ont trouvé beaucoup dans le domaine des prêts hypothécaires, surtout en Europe, où les pertes des “golden boys” de l'immobilier ont été encore plus grandes qu'en Amérique.
Et la banque Lehman Brothers, fleuron de Wall Street, qui avait acheté un nombre considérable de ces prêts hypothécaires “pourris”, s'est aussitôt retrouvée particulièrement exposée. Il faut dire que beaucoup d'autres gens étaient impliqués dans la combine.
Les agences de notation financière se faisaient payer par ceux-là même qui émettaient ces produits compliqués devenus si peu transparents et résultant de tant de trucages comptables que  ceux qui les possédaient au final ne comprenaient plus comment ils avaient été valorisés.
Pour Stiglitz, le gouvernement devrait demander des comptes aux dirigeants financiers, mais, impossible de le leur reprendre le salaire extraordinaire et les primes touchées par ceux qui ont plongé le monde dans cette crise très grave. Aucune clause de leur contrat ne précise que s'ils occasionnaient des pertes colossales en 2008 et 2009, ils auraient à rembourser quelque chose. Ils ont agi au plus haut niveau d'incompétence, s'enrichissant personnellement, mais d'un point de vue juridique, cela n'équivaut même  pas à une tentative de fraude. La plupart d'entre eux s'en sortiront très bien. Certains osent même se plaindre : ils auraient souhaité un  plan de sauvetage plus avantageux ou auraient souhaité que leurs stocks d’actions reste surévalués…
En attendant, 3 millions d'Américains ont déjà perdu leur maison, et on estime que 2 millions encore vont se retrouver à la rue, en ayant perdu toutes leurs économies

Frank FURET

     
 

Biblio, sources...

Joseph Stiglitz et cette finance qui nous pigeonne
Tribune eco89, 25 mai 2009

 
     

     
   
   


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