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Banques stupéfiées
Banc Public n° 177 , Février 2009 , Frank FURET
L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime a déclaré récemment penser que «de nombreuses» banques ont été sauvées de la crise financière grâce à de l’argent provenant du narcotrafic. L’ONUDC dispose d’éléments selon lesquels «des crédits interbancaires ont été financés grâce à des fonds issus du trafic de drogue et d’autres activités illégales», a déclaré son directeur, Antonio Maria Costa. «Durant la seconde moitié de 2008, le manque de liquidités a été le principal problème du système bancaire, et le capital disponible est devenu un facteur fondamental», a-t-il rappelé. Or «dans de nombreux cas, l’argent de la drogue est le seul capital d’investissement disponible» quand les Etats ne débloquent pas eux-mêmes des fonds de secours, a déclaré le responsable.
On rappellera que dans les années ‘90, un vaste réseau de blanchiment d’argent de la drogue, établissant pour la première fois un lien direct entre les cartels de la drogue et certaines grandes banques mexicaines, avait été démantelé. Au total, douze des plus grandes banques mexicaines auraient blanchi l’argent de la drogue des cartels colombiens de Cali et mexicain de Juarez.
Ou bien on évoquera la BCCI, la Banque de crédit et de commerce international, qui avait transformé le Panama en véritable plaque tournante du trafic de drogue. Les très nombreux articles dans la presse mondiale montrent que la BCCI était impliquée dans les affaires les plus douteuses qu'il s'agisse de la drogue, du terrorisme, du blanchiment d'argent sale, du commerce clandestin des armes ou encore de l'Irangate. En Mai 1990, le mensuel américain "Regardie's" de Washington révélait les relations existant entre la BCCI et la "First American Bankshares (FAB)", qui avait pour "chairman" le secrétaire américain de la défense Clark Clifford et pour président Robert Altman. Le sénateur John Kerry, qui enquêtait alors sur le terrorisme et le trafic international de drogue rapporta le manque de collaboration du département de la Justice qui avait notamment refusé de lui donner des documents, freiné la déposition d'un témoin clé et refusé de répondre à ses questions…
Aux Pays –Bas, le commissaire de police Max Daniel, chargé de la lutte contre la culture du cannabis, interviewé dans le quotidien de référence NRC Handelsblad, dresse un portrait plutôt étonnant de la filière du cannabis aux Pays-Bas: selon lui, derrière la plupart des grandes affaires de meurtre, de trafic d'armes et de drogue, il y également du cannabis en jeu. De plus, des sources policières évoquées par le commissaire font état de banques qui octroient des prêts aux cultivateurs et de laboratoires liés à des universités qui les aident à accroître leur production. Le ministre néerlandais de la Justice Ernst Hirsch Ballin a estimé qu'il s'agit "d'un secteur d'activité à part entière (...) qui génère tout un circuit criminel".
Frank FURET |
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Biblio, sources...
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