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Selon cette étude, «l'assouplissement» des réglementations du marché du travail et le déclin syndical auraient ainsi renforcé les inégalités de revenu en limitant les capacités de négociation des salariés. "Des règles plus souples d'embauche et de licenciement, des salaires minimums plus bas (...) et des syndicats moins puissants sont associées à de plus grandes inégalités", indique cette étude, qui ne reflète pas la position officielle du FMI.
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Les progrès technologiques ont également joué un rôle en pénalisant les salariés du bas de l'échelle, selon les experts, qui pointent les conséquences sur l'activité. Selon leurs calculs, la croissance économique est plus faible à moyen terme (-0,08 point) quand les revenus des 20% les plus riches augmentent de 1%. "Cela semble suggérer que les bénéfices ne retombent pas" sur les plus pauvres, invalidant de fait la "théorie du ruissellement" selon laquelle les revenus des individus les plus riches sont réinjectés dans l'économie.
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A l'inverse, une hausse similaire des revenus des 20% les plus pauvres doperait la croissance de près de 0,4 point de pourcentage, selon l'étude.
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De plus l'influence "croissante" des plus riches et la stagnation des bas revenus auraient tendance à favoriser l'éclosion de crises financières. "Une période prolongée d'inégalités plus élevées dans les économies avancées a été associée à la crise financière (de 2008-2009) en renforçant l'endettement par effet de levier (...) et en permettant aux groupes de pression de pousser vers plus de dérégulation financière", indique l'étude, qui liste quelques recommandations. Les richesses seraient ainsi mieux réparties en s'appuyant davantage sur les taxes sur le patrimoine et la propriété immobilière et en renforçant la lutte contre l'évasion fiscale.