À la suite de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, la Turquie, alliée de la première, a fait application de la convention de Montreux du 20 juillet 1936, entrée en vigueur le 9 novembre 1936 qui lie la France, l’Australie, la Bulgarie, la Grèce, la Roumanie, le Royaume-Uni et Chypre au titre de la succession d’Etats, l’Union soviétique, soit la Russie et l’Ukraine au titre d’Etats successeurs et la Turquie.
Cette convention proclame la liberté de navigation dans les détroits (Dardanelles et Bosphore) et permet à la Turquie de bloquer le passage des navires de guerre de tout pays belligérant. Toutefois, les navires de guerre des puissances belligérantes, qu’elles soient on non riveraines de la mer Noire, seront autorisés à rejoindre leur port d’attache (art. 19 de la convention).
Le 27 février 2022, à la demande expresse de l’Ukraine, la Turquie a bloqué le passage des navires de guerre russes et ukrainiens, mettant Moscou dans l’impossibilité de renforcer sa flotte de la mer Noire.
En janvier 2024, la Turquie a annoncé qu’elle interdirait le passage de deux dragueurs de mine anglais cédés à l’Ukraine, mais qui ne battaient pas encore pavillon ukrainien. Ce blocage est donc douteux, d’autant que les dragueurs en question n’ont pas d’armement offensif et sont destinés à assurer la sécurité de la navigation le long des côtes ukrainiennes, et s’inscrit plutôt dans la volonté de ne pas mécontenter la Russie.
Quoi qu’il en soit, ces deux bateaux pourraient très bien transiter par le canal Rhin-Danube pour rejoindre la mer Noire et l’Ukraine.
En effet, le canal permet le passage de navires de 1.350 tonnes alors que les dragueurs anglais font 600 tonnes.
Évidemment, cela implique qu’ils traversent l’Europe de part en part, soit trois semaines de belle navigation fluviale.
