?> Le Bouleversement du Monde (2)
Le Bouleversement du Monde (2)

Banc Public n° 309 , Décembre 2024 , Michel Legrand



Dans son livre, Le Bouleversement du Monde, paru en septembre 2024, Gilles KEPEL (Ed.Plon) nous livre son analyse  sur les changements survenus, surtout depuis le 7 octobre.


 

Depuis le 22 février 2022, date de l’opération spéciale de la Russie contre l’Ukraine, et le 7 octobre 2023, date de l’attaque du Hamas contre Israël, le monde a changé et notre lecture des relations internationales doit être adaptée, sinon largement corrigée. 

 

Dans notre article de novembre, nous avons commenté le premier chapitre « La razzia et l’hécatombe : un effet de souffle », Gilles KEPEL ry evient sur le cataclysme du 7 octobre 2023 et essaye de comprendre et d’expliquer la genèse du drame.

 

Dans son deuxième chapitre, l’auteur nous explique les nouvelles lignes de faille qui sont apparues après le 22 février 2022 et le 7 octobre 2023.

 

D’abord, le coup porté à Israël le 7 octobre a bousculé la géostratégie du Proche et Moyen-Orient et a été interprété comme une victoire de l’axe de résistance à l’état hébreu, dont l’Iran. Cette lecture doit cependant être nuancée car l’opération du 7 octobre ne parait pas avoir été acceptée par l’Iran qui ne souhaitait pas en découdre de front avec Israël et dont les moyens n’étaient pas en ordre de bataille. D’ailleurs, l’OLP accuse le Hamas d’avoir mal calculé le contrecoup catastrophique pour Gaza et l’Iran s’est vu contraint de revoir les limites de sa capacité militaire.

 

Il faut en effet constater que, depuis la sortie du livre de KEPEL, les auxiliaires (proxys) de Téhéran ont été considérablement amoindris et ne représentent plus un danger militaire important pour l’état hébreu. Le hamas est laminé et le Hezbollah a perdu l’essentiel de son potentiel militaire. L’Iran se retrouve donc dans une situation nettement moins sûre qu’avant le 7 octobre où il pouvait compter sur ses alliés pour mener une guerre indirecte.

 

Le cessez-le feu intervenu le 5 novembre entre Israël et le Hezbollah, dont la France et les états-Unis de se portent garants, pourrait constituer un point positif s’il s’accompagne de la résurrection de l’armée libanaise chargé de garder la zone frontière avec la FINUL. Cela pourrait également constituer les prémices de la reconstruction de l’état libanais.

 

D’ailleurs, les évènements récents (28 et 29 novembre) en Syrie donnent à penser que l’affaiblissement militaire du Hezbollah permet aux milices djihadistes de reprendre l’offensive contre Alep, la deuxième ville syrienne, à tel point que le président syrien, Bachar el Assad vient de se rendre à Moscou pour vraisemblablement demander de l’aide. Cela n’a pas tardé puisque l’aviation russe est intervenue en bombardant Idlib, dernier bastion des djihadistes proche de la frontière turque.

 

Bref, la situation géostratégique ne cesse d’évoluer et de réactiver les alliances. Il ne faut pas en effet oublier que la Turquie, membre de l’OTAN, ennemi juré du président syrien, soutient les milices djihadistes. Ce nouveau développement risque à nouveau d’affaiblir encore l’Iran, autre soutien du régime syrien, et pourrait avoir une conséquence sur le front ukrainien puisque la Russie risque de devoir combattre sur un deuxième front.         

Michel Legrand

     
 

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