Les informations, catégoriquement démenties par le ministère de l’Intérieur du pays, apportent de nouvelles preuves démontrant les conditions de détention des migrants en Libye. Le traitement qu'ils subissent est "absolument horrible, pour plein de raisons qui vont de la traite, l'extorsion, la torture, la privation de nourriture, la privation de libertés", s’indigne Pierre Mendiharat, directeur adjoint des opérations de Médecins Sans Frontières.
La prison pour migrants de Tajoura, parce qu’elle se trouve au milieu d'un complexe militaire, est susceptible d'être bombardée. Et ce qui s'est passé est une illustration supplémentaire du manque d'intérêt total des autorités libyennes, pour ne pas dire pire, à l'égard des étrangers sur leur sol.
Mais on ne peut pas se contenter de dire que ce sont des victimes collatérales, selon MSF: Ces gens sont dans une prison, mais ils n'ont rien fait. Ils sont enfermés parfois depuis des années, et ne sont jamais présentés à un juge. C'est de la détention arbitraire. Donc, ce nouveau bombardement ne vient pas changer le tableau général. Le tableau général, ce sont déjà des migrants qui meurent par dizaines, tous les mois, en Libye. Et ça fait deux ou trois ans que c'est énormément documenté.
Les dirigeants de l'Union européenne ne peuvent pas dire qu'ils n'en sont pas conscients, puisque, encore une fois, c'est énormément documenté et médiatisé. En Libye, on achète et on vend les gens. Le système est entretenu puisque, finalement, les autorités libyennes ont intérêt à ce que cela dure. Elles sont soutenues, et payées par l'Union européenne pour soi-disant contrôler cette migration. Mais si ça s'arrête, alors elles ne seront plus payées.