Les objecteurs de croissance proposent de viser le «bien vivre» plutôt que le «toujours plus», de réduire fortement le temps de travail et de défendre un revenu garanti suffisant pour tous. Les signataires de ce communiqué soutiennent la lutte des syndicats contre la volonté du monde du capital de faire porter le poids de la crise par le monde du travail mais regrettent l'appel à la croissance qui n'est pas une piste de sortie de crise.
Pour les décroissants, depuis la fin des années 1970, la logique de croissance du capital a mené celui-ci à rompre les équilibres de l'après-guerre. Pris au piège de la logique close de la croissance infinie, les syndicats se trouvent désormais réduits à négocier la limitation de la vitesse à laquelle les conditions de travail et de solidarité sont détériorées. Ainsi, l'appel pour des emplois de qualité lors de l'euro-manifestation du 29 septembre s'oppose aux objectifs de rentabilité et de croissance que la CES (Confédération Européenne des Syndicats) semble appeler de ses v½ux.
Il est temps, pour les décroissants, que les syndicats ouvrent les yeux sur le caractère suicidaire du dogme de la croissance économique et du productivisme et qu'ils initient sans tarder un profond changement de cap pour s'opposer frontalement à ces deux logiques socialement, humainement et écologiquement dévastatrices et les remplacer par la substitution de la coopération et du bien vivre à la compétition et au toujours plus, au partage du travail par la réduction forte du temps de travail rémunéré et la garantie d'un revenu d'existence suffisant pour tout être humain, l'instauration d'un revenu maximal et la garantie des droits d'accès aux biens communs et publics gérés collectivement (sécurité sociale, éducation, accès à l'énergie, l'eau, etc.).
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