Cette décision va avoir un effet significatif sur l’électrification du parc automobile en rendant la voiture électrique moins chère et, dans la foulée, en réduisant la différence de cout existant avec un véhicule thermique.
Quoi qu’on puisse penser de l’électrification du parc automobile (1), il est clair que cette décision s’inscrit bien dans la volonté politique de promouvoir la transition climatique conformément aux accords de Paris.
Mais, par cette décision, la différence entre le parc automobile bruxellois et wallon, d’une part, et le parc automobile flamand, d’autre part, risquent de se creuser fortement. Du côté flamand, le parc automobile va s’électrifier et se rajeunir rapidement, alors que les autres Régions vont rester à la traine. Du côté wallon et bruxellois, on répond que la priorité est donnée aux transports publics et aux alternatives à la voiture. Cette réponse n’est pas correcte et manque de sérieux.
En effet, l’augmentation de l’offre des transports publics et les alternatives à la voiture n’auront guère d’effet sur le parc automobile privé existant qui restera donc dans une large proportion à propulsion thermique jusqu’en 2035 ! Par ailleurs, de nombreux achats seront reportés à l’approche de l’échéance, ce qui entrainera un vieillissement du parc et l’augmentation du pourcentage des voitures les plus polluantes.
Or, les partis politiques au pouvoir tant en Wallonie qu’à Bruxelles, ont fait de la transition climatique un de leurs objectifs de base qui implique l’électrification des véhicules particuliers légers.
Sans prime et sans aide, l’électrification des véhicules particuliers restera lente quand on connait la différence de prix entre un véhicule thermique et son équivalent électrique d’autant que les automobilistes bruxellois et wallons n’affichent pas le même niveau de revenus que les automobilistes flamands et qu’ils ne peuvent compter sur un réseau suffisant de bornes de recharge.
Il y aura donc, comme dans d’autres domaines, une Belgique à deux vitesses : une qui restera branchée sur des moteurs condamnés, l’autre avec un pied dans le futur.
Par ailleurs, l’enjeu pour Bruxelles est encore plus important que pour la Wallonie dans la mesure où la pollution par particules fines est un problème aigu dans les grandes villes.
A travers cette nouvelle affaire, c’est de nouveau la gestion des entités francophones qui est épinglée.
En particulier, celle du ministre HENRY (ECOLO) qui s’est focalisé sur la réforme de la taxe de mise en circulation, qui n’aura que des effets marginaux sur la composition du parc automobile.
Par ailleurs, la Wallonie et Bruxelles, toujours promptes à octroyer des primes accompagnées de conditions tantôt complexes, tantôt lacunaires, sont incapables de financer une telle prime qui, horreur, risquerait favoriser l’ensemble des acheteurs sans aucune autre condition !
C’est évidemment la manière la plus efficace pour encourager l’électrification globale. Si la prime était subordonnée à des conditions de revenu, elle n’aurait qu’un impact limité puisque de nombreux acheteurs potentiels à revenu moyen ne pourraient en bénéficier.
Bref, le gouvernement flamand a frappé un grand coup et, qu’on apprécie ou non, la Wallonie et Bruxelles sont dépassés et incapables de donner la réplique.
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