A Kunshan, près de Shangaï, lors la grève chez KOK, un fabricant taïwanais de valves et de joints, 2.000 ouvriers ont débrayé pendant cinq jours et ont été accueillis par la police antiémeutes.
A l'usine Honda, la grève des salariés leur a déjà permis d'obtenir une hausse de leur maigre salaire de 24%. 8.000 ouvriers chez Smartball, un fournisseur taiwanais d'Adidas se sont mis eux aussi en grève..
«Il suffit maintenant d'une étincelle et les nouvelles se propageront à travers toute la Chine, ce qui pourrait déclencher d'autres mouvements sociaux dans d'autres usines», estime Paul Tang, chef économiste à la Bank of East Asia à Hong Kong. «La majeure partie de ces conflits sociaux portent sur les salaires, la hausse du coût de la vie et la longueur des journées de travail. De leur côté, les patrons cherchent à maîtriser les coûts pour continuer à faire venir des investisseurs attirés par une main d'oeuvre bon marché.
La part des salaires dans la valeur ajoutée du pays, 36%, reste trop basse pour fonder son économie sur la consommation nationale. Une hausse des salaires et du niveau de vie de la majorité de la population chinoise permettrait de remédier à ce déséquilibre. Derrière les suicidés de Foxconn ou la grève chez Honda, c'est peut-être aussi le rapport de force entre donneurs d'ordre occidentaux et sous-traitants chinois qui est en passe de se rééquilibrer…»