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En 2004, les auteurs du rapport enrichissent leur recherche de données accumulées durant trois décennies d’expansion sans limites et l’impact destructeur des activités humaines sur les processus naturels les conforte définitivement dans leur raisonnement et dans l'idée que le pire scénario, celui de l’effondrement, se joue actuellement devant nous. Dennis Meadows est l'un d'eux.
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Pour Meadows, tant qu’on ne cherchera pas à résoudre l’inéquation entre la recherche perpétuelle de croissance économique et la limitation des ressources naturelles, les grands sommets de la terre  comme ceux de Rio ou Copenhague ne serviront à rien.
Tout comme les termes « soutenabilité » et « développement durable», le terme d’ «économie verte» n’a pas vraiment de sens. La plupart de ceux qui utilisent cette expression sont très peu concernés par les problèmes globaux .
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Pour lui, le déclin est inévitable. En 1972, à la limite, nous aurions pu changer de trajectoire. A cette époque, l’empreinte écologique de l’humanité était encore soutenable; en 1972, nous utilisions 85% des capacités de la biosphère. Aujourd’hui, nous en utilisons 150% et ce rythme accélère. Plus on utilise de ressources, moins il y en a. Donc, il faut en vouloir moins.
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Il déplore aussi que l'on discute si peu de démographie. Dans les années ‘70, les Nations Unies organisaient des conférences sur ce thème ; aujourd’hui, il n’y a plus rien. Politiquement, personne ne gagnera  à ouvrir le chantier de la démographie. Du coup, personne n’en parle. Or, c’est un sujet de très long terme, qui mérite d’être anticipé, d'autant que nous avons aussi sous-estimé la croissance de la population.
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Partout dans les pays riches, les dirigeants promettent un retour de la croissance, mais pour Meadows, c’est fini, la croissance économique va fatalement s’arrêter, elle s’est déjà arrêtée d’ailleurs. Tant que nous poursuivons un objectif de croissance économique "perpétuelle", nous pouvons être aussi optimistes que nous le voulons sur le stock initial de ressources et la vitesse du progrès technique, le système finira par s’effondrer sur lui-même au cours du XXIe siècle. Par effondrement, il faut entendre une chute combinée et rapide de la population, des ressources, et de la production alimentaire et industrielle par tête. Nous sommes dans une période de stagnation et nous ne reviendrons jamais aux heures de gloire de la croissance.