Alors que les économies européennes ont du mal à se redresser après le renflouement des banques, un des plus gros employeurs du monde, connu pour ses salaires de misère, sa malbouffe et ses conditions de travail déplorables, s'avère également être un gros roublard fiscal.
Le géant du fast-food a utilisé une série de manipulations comptables afin de payer le minimum d'impôts sur les sociétés dans les pays européens où il réalise des millions d'euros de bénéfices. Après avoir déplacé son quartier général européen du Royaume-Uni à la Suisse, pays connu pour ses impôts peu élevés, McDo a rapatrié la totalité de ses bénéfices dans une minuscule filiale au Luxembourg. Entre 2009 et 2013, ce bureau du Luxembourg, qui emploie seulement 13 personnes, a enregistré un chiffre d’affaires de 3,7 milliards d'euros, en ne payant que 16 millions d'euros d' impôts au total.
Selon les syndicats -la Fédération syndicale européenne des services publics (EPSU), la Fédération européenne des syndicats de l'alimentation, de l'agriculture et du tourisme (Effat) et l'Union internationale des employés de service (SEIU)-, c’est le fisc français qui enregistre le manque à gagner le plus important, entre 400 et 700 millions d’euros sur quatre ans. Ils affirment que McDonald’s ponctionnerait le chiffre d’affaires de ses restaurants et enverrait tout au Luxembourg via la Suisse.