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• en faisant pression à la baisse sur l'ensemble des salaires, il permet de contenir l'inflation à la faveur des rentiers ;
• en affaiblissant le salariat par la crainte qu'il suscite,  il oblige à accepter des emplois de moins en moins dignes, subir des conditions de travail dégradées, etc., donc permet de dérèglementer le travail et de détruire les acquis sociaux.
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Le «chômage non accélérateur d'inflation» ou NAIRU (Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment dans sa version anglo-saxonne) est un taux de chômage en deçà duquel les salaires s'accélèrent. Puisque l'augmentation des salaires provoque celle de l'inflation, il est recommandé d'avoir un taux de chômage stable et durable que l'on peut noyer/escamoter dans le chômage dit «structurel» : chômage ne pouvant être résorbé par la seule croissance du PIB.
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L'inflation galopante des années ‘70, considérée comme «néfaste pour l’économie», la maîtrise de l'inflation est donc devenu un objectif prioritaire. Depuis les années ‘80  le capitalisme s'est financiarisé,  la part des salaires dans la valeur ajoutée a chuté au profit du pouvoir actionnarial et  la croissance est devenue, elle aussi, une obsession pathologique.
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Un rapport de l'OCDE ("Stimuler l’emploi et les revenus" - Perspectives de l’Emploi 2006) : estimait alors : «Les réformes structurelles qui commencent par générer des coûts avant de produire des avantages, peuvent se heurter à une opposition politique moindre si le poids du changement politique est supporté dans un premier temps par les chômeurs. En effet, ces derniers sont moins susceptibles que les employeurs ou les salariés en place de constituer une majorité politique capable de bloquer la réforme, dans la mesure où ils sont moins nombreux et souvent moins organisés.»
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D'où les politiques visant à supprimer des postes de fonctionnaires par dizaines de milliers, à inventer des dispositifs  banalisant le précariat  au nom de la lutte contre le chômage. Car un travailleur précaire, c'est un demandeur d'emploi en moins dans les chiffres officiels.  Le « sous-emploi» de masse, à terme, doit se substituer au «chômage de masse»  et  la crise est une occasion  pour généraliser le travail en miettes et sous-payé.
Pour optimiser cet objectif, il faut aussi lutter contre les chômeurs en les culpabilisant, et en les sanctionnant.