Uber livreur

Banc Public n° 248 , Mai 2016 , Frank FURET



Après les taxis, l' «ubérisation »  s’attaque à la livraison de repas à domicile avec, en France  des applications numériques comme UberEats, Deliveroo, Take Eat Easy et Foodora. En l’espace d’un an, le phénomène a explosé..

 

 

Un bip sur leur smartphone leur indique un nom de restaurant et une adresse de client. L’algorithme se charge de  « dispatcher » les livreurs, géolocalisés, et de rationaliser les itinéraires. Ils sont en permanence évalués, avec des points attribués par les clients et les restaurateurs.

Le client ne paie rien, ou presque : à peine 2 à 3 euros pour chaque course. Le reste est payé par les restaurateurs qui  versent une commission oscillant entre 20 à 30 % du prix du menu, mais qui est compensée par les économies faites en matière de service ou d’entretien de la salle.

 

Mais  l’expérience du statut d’autoentrepreneur en a fait déchanter plus d'un :  on  fait croire qu’on est un indépendant, un prestataire de services, un partenaire. Mais on se rend compte très vite que ce n’est pas le cas .Il faut porter  les casquettes, les sacs à dos et les uniformes de la marque. La facturation est élaborée directement par la plateforme, en lieu et place de ces microentrepreneurs qui signent souvent un contrat de prestations sans même le lire. Les tarifs, à la course, sont évidemment imposés et la plateforme ne verse pas de cotisations sociales pour ces salariés déguisés en prestataires de services.

 

L’ubérisation  fait disparaître les cotisations patronales en transformant les salariés en de faux indépendants. C’est aussi et surtout une manière d’échapper à toutes les règles du code du travail. Une plateforme avait mis en place un minimum garanti pour chaque soirée travaillée. Un beau jour, les dirigeants l’ont supprimée. Ils n’ont eu besoin que d’envoyer un courriel.


Frank FURET

     
 

Biblio, sources...

L’esclavage moderne, livré à domicile, Pierre Duquesne, L'Humanité, 21 avril 2016

 
     

     
   
   


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