"La BCE a créé presque 1.000 milliards d’argent pour sauver les banques lors de la crise financière. Ensuite, depuis 2014, 3.000 milliards ont été créés, et toujours pour nourrir la croissance. Presque 90% de ces sommes colossales sont allés à la spéculation sur les marchés financiers".
Ils proposent la création d’une banque du climat et d’un budget européen dédié à la transition écologique. Pour eux, la taxe carbone ne suffira pas. La Cour des comptes européenne l’affirme : il faut, pour toute l’Europe, investir plus de 1.000 milliards d’euros chaque année pour gagner la bataille du climat. Il est impossible de faire porter cette charge considérable sur ceux qui n’en ont pas les moyens.
Or, des sommes colossales sont disponibles au niveau européen. Prêtes à servir! En deux ans et demi, la Banque centrale européenne a créé 2.500 milliards d’euros pour, en principe, «sauver la croissance», mais cet argent a surtout servi à alimenter la spéculation. Il suffirait, selon les deux auteurs, de réorienter ne serait-ce que la moitié de cette création monétaire pour assurer la transition énergétique et limiter les conséquences d’une nouvelle crise financière…
Jamais les bénéfices des entreprises n’ont été aussi importants, mais l’impôt sur ces bénéfices a été divisé par deux en Europe en quelques décennies, passant de 45% à 19%. Comment s’étonner qu’un grand nombre de citoyens demandent un partage plus juste de l’effort? Pourquoi ne pas mettre à contribution ces bénéfices au profit du climat et de la justice sociale, en demandant une petite contribution aux actionnaires?
Les deux hommes proposent donc de créer une banque du climat et un budget européen dédié qui aurait pour mission de financer la transition écologique sur tous nos territoires. Chaque pays disposerait d’une enveloppe de prêt à taux zéro correspondant à 2% de son PIB.
Selon Larrouturou et Jouzel, avec les deux instruments proposés, la lutte contre le dérèglement climatique cesserait d’être une utopie pour devenir une réalité et créerait 6 millions d’emplois utiles, durables et non délocalisables, en Europe.
Le projet de «pacte finance-climat» a reçu le soutien de plus de 500 personnalités venues de 12 pays.