?> Neutralité carbone
Neutralité carbone

Banc Public n° 279 , Septembre 2019 , Frank FURET



Alors que les émissions de CO2 augmentent toujours dans bon nombre de pays, tranchant avec l’engagement des discours politiques, d’autres prennent au sérieux la problématique du réchauffement climatique.


 La Finlande veut surpasser ainsi le reste du monde en fixant un objectif à très court terme par rapport aux autres pays : une neutralité  en carbone pour 2035.

 

Le nouveau gouvernement de coalition l’a annoncé le 4 juin dernier, la Finlande sera une société durable sur le plan social, économique et écologique. Dans cet objectif, ils s’engagent dans leur rapport «Une Finlande inclusive et compétente» dans une mesure qui dépasse les objectifs de tous les pays développés: être neutre en émission carbone en 2035. Passée cette date, le pays devra présenter des émissions négatives.

 

La consommation d’énergie par Finlandais est supérieure de 44% à la moyenne des pays développés. Même si leur production est en grande partie décarbonée, elle ne couvre que la moitié des besoins du territoire. De plus, leurs émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie sont de 20% supérieures à la moyenne des pays de l’Union européenne. Cela est dû principalement à l’utilisation encore répandue en Finlande de la tourbe et du charbon. Ce pays scandinave veut donc réduire et même supprimer la part de ce dernier dans la production d’électricité d’ici 2029.

 

Pour atteindre ce but louable, la Finlande investit des sommes colossales dans l’industrie nucléaire. Ses quatre réacteurs nucléaires répartis sur deux sites, Loviisa et Olkiluoto, seront bientôt rejoints par un cinquième, Olkiluoto 3. Ce parc nucléaire sera complémenté en 2028 par un réacteur à eau sous pression, le VVER-1200. Le pays veut ainsi être capable d’électrifier toute la société, des transports au chauffage. Même les verts Finlandais ne sont plus anti nucléaires !

 

 

 

Paradoxe des temps modernes: tout le monde veut bénéficier d’un grand confort de vie mais personne ne veut en supporter les conséquences. Un mode de vie, donc de consommation et de vision politique, qui n’est évidemment jamais questionné. L’idée même d’une sobriété institutionnelle ne semble pas véritablement débattue, tant notre confort moderne, autant que l’esprit du marché, dictant nos choix de consommation, sont profondément gravés dans nos esprits.

 

La remise en question de la mondialisation des échanges commerciaux ou de nos modes de vie consuméristes ne fait pas l’objet d’un débat. Bien au contraire, les récents accords internationaux, signés en grande pompe par nos gouvernants, donnent plus de pouvoir aux multinationales et témoignent d'une volonté manifeste de perpétuer la marche d’un modèle qui est la cause de nos maux, tout en prétendant par ailleurs qu’il nous sauvera du désastre. 

Frank FURET

     
 

Biblio, sources...

"Finlande: les Verts ne sont plus anti nucléaire", Journal de l'environnement, 19 juin 2018

 
     

     
   
   


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