Décriée par les défenseurs de l’environnement, l’huile de palme menace aussi d’extinction de nombreuses espèces animales. Pourtant, elle reste de loin l’huile végétale la plus consommée au monde. Sa culture, peu chère et au rendement excellent, a permis de sortir de la pauvreté des dizaines de milliers de personnes.
Présente dans les produits alimentaires, les cosmétiques et les carburants, sa production a quasiment quadruplé en 20 ans, pour atteindre 75 millions de tonnes cette année. Aujourd’hui, l’Inde et la Chine se ruent dessus à coups de millions de tonnes.
Cela ne va pas aller en s’arrangeant dans les années qui viennent. Pour la simple raison que deux des plus gros consommateurs d’huile de palme, l’Inde et la Chine, augmentent leurs importations - et leur production - de façon exponentielle: 10 millions de tonnes pour la première, près de 7 millions de tonnes pour la seconde.
L’Europe, même si elle tord le nez face à un produit très mal considéré, n’a pas l’intention de diminuer ses importations. Pour une raison simple : environ la moitié d’entre elles servent encore à fabriquer les biocarburants, malgré la menace du changement de législation européenne à ce sujet.
En France, la proportion est même de 60%. Et, en juillet, malgré les critiques des ONG, Total a démarré sa raffinerie de biocarburants de La Mède (Bouches-du-Rhône), l’une des plus grandes d’Europe. Laquelle aura une capacité de production annuelle de 500.000 tonnes de biocarburants.
Dernière mauvaise nouvelle : l’utilisation de l’huile de palme dans les réservoirs de nos véhicules est en passe de s’étendre à la surface du globe. Plus de 20% de l’huile de palme produite en 2018 a fini dans des moteurs, affirment les experts d’Oil World.