Nihil obstat ?

Banc Public n° 123 , Octobre 2003 , Catherine VAN NYPELSEER



Banc public n'a pas inventé la coquille: le mois passé, il fallait lire "Nihil novi sub sole" puisqu'il s'agit d'un génitif, comme nous l'a gentiment fait remarquer une lectrice attentive (via internet), diplômée en philologie classique. Nous avons bien entendu vérifié l'information, qui a été recoupée par les pages roses du Petit Larousse (édition de 1959). Celui-mentionne d'ailleurs "nil" et non "nihil" novi, mais deux citations plus haut on trouve le célèbre "Nihil obstat" employé "par la censure ecclésiastique pour autoriser l'impression d'un ouvrage contre lequel aucune objection doctrinale ne peut être retenue".

Toutes nos excuses donc ˆ nos lecteurs diplômés, quant aux autres nous espérons qu'ils n'ont rien remarqué. En tout cas, cela ne se reproduira plus, puisque nous avons bien entendu coupé les doigts de la (dactylo) coupable, seul moyen d'être sûr qu'elle ne recommencera plus jamais.
En cela, nous suivons l'exemple des sanctions radicales enfin instaurées par la Région bruxelloise pour punir les automobilistes qui ne respectent pas les sites propres des transports en commun: celle-ci y a fait creuser des fosses ne gênant pas le passage des bus (dont l'écartement des roues est plus large que celui d'une voiture particulière), dans lesquelles tombent les automobilistes distraits, pressés, ou malvoyants. Un échantillon de cette technique promise ˆ un bel avenir (en tout cas au niveau du service du contentieux) peut être admiré en face des bureaux du Gerfa, dont le Président a pu constater lui-même l'efficacité puisqu'il y a trouvé un Hollandais qui attendait la dépanneuse un matin de la semaine dernière. Quant aux déclarations de la voisine selon laquelle une ambulance contenant un patient, empruntant le couloir ˆ une vitesse justifiée par l'urgence médicale, aurait été projetée sur une façade d'en face ˆ cause d'un de ces pièges ˆ automobilistes indisciplinés, nous n'avons pas encore pu la vérifier (et nous espérons que ce n'est pas vrai).

 

Voilˆ qui dissuadera les étrangers qui viennent nous polluer de revenir dans notre capitale avec leur voiture, d'autant que la voirie en question relie la ville ˆ l'autoroute de Paris, et que ceux qui ont échappé aux fosses pourront encore s'éclater sur la berme en béton non peinte et non signalée installée lors du même chantier juste après le tournant, rue du Charroi. Un chantier subsidié par l'Union européenne (si!).

Mais bien sûr tout cela n'est que pipi de chat comparé aux gesticulations grandioses autour de l'aéroport de Zaventem, qui pourraient aboutir ˆ un nombre de victimes bien plus important, conférant certainement une renommée mondiale ˆ notre belle (quoique bruxellisée) ville.

A force de vouloir répartir également les nuisances de l'aéroport national sur les trois Régions, on organise le survol d'une ville de un million d'habitants, ce qui se fait peut-être ailleurs dans le monde, mais uniquement lorsqu'ˆ cause des conditions géographiques on ne peut faire autrement. Sans parler des terroristes pour lesquels la capitale de l'Europe et de l'Otan représente tout de même une cible de choix - la ville étant survolée via le désormais célèbre "couloir Onkelinx" par des avions au décollage, gorgés de kérosène.

Enfin, l'important sera de savoir dans quelle Région seront enterrés les survivants, et surtout la proportion de victimes titulaires d'une carte d'identité en néerlandais et en français: 80, 85, voire 87,5 % ? Pour quel rôle linguistique opteront les victimes de nationalité étrangère - européenne ou non -, au cas où le Parlement se décidait ˆ leur demander leur avis?

Sur ce, nous souhaitons bon courage ˆ nos fidèles lecteurs, avec une pensée particulière pour les navetteurs, en espérant les retrouver le mois prochain...


Catherine VAN NYPELSEER

     
 

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