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HOMMAGE A JACQUES COX
Banc Public n° 79 , Avril 1999 , Catherine VAN NYPELSEER
L'Université Libre de Bruxelles a fêté les cinquante ans de la libération sans rappeler le rôle éminent joué par Jacques Cox dans son histoire. La raison principale en est que sa personnalité et son action, connues des acteurs de l'époque, sont aujourd'hui simplement tombées dans l'oubli.
Banc Public a donc décidé de combler cette lacune à l'occasion du centenaire de la naissance de ce Professeur d'astronomie né en 1898 qui porta tous ses efforts de recherche, jusqu'en 1940, sur les petites planètes puis, contraint par les événements terribles qui secouèrent l'Europe et le monde, se jeta courageusement dans la lutte contre le nazisme et les exécutants de cette doctrine totalitaire.
A la fin de l'année 1941, les Nazis s'intéressaient de près à l'Université de la capitale de la Belgique occupée. Ils souhaitaient avoir leur mot à dire dans sa gestion via le Commissaire qu'ils y avaient imposé, le Dr Ipsen, ainsi qu'y nommer leurs candidats Professeurs.
Mécontents de la résistance du Conseil d'administration de l'Université qui avait décidé, lors des "séances mémorables de novembre 1941", "de suspendre l'enseignement devant les mesures de force prises par l'occupant" sous l'influence notamment de Jacques Cox qui "prononça devant le Conseil des paroles d'une rare élévation, dont l'écho ne s'est pas encore éteint dans la mémoire de tous ceux qui eurent le bonheur de l'entendre" 1, les Nazis avaient fait arrêter et incarcérer tous les Présidents de faculté à la forteresse de Huy et consigné le Président du Conseil d'administration et le Recteur à leur domicile avec interdiction de recevoir des visites.
A ce moment, Jacques Cox 2 "eût l'idée de constituer un collège des Vice-Présidents qui se réunit chez lui ou chez le professeur Conard, Vice-Président de la faculté des Sciences"3, en vue d'organiser la gestion de l'Université dans la clandestinité.
"En janvier 1942, les Allemands manoeuvrèrent pour obtenir la reprise des cours: M. Cox joua à ce moment un rôle décisif et l'échec de l'occupant fut complet" 4.
Il "contribua par la suite à faire avorter un projet qui, sous le couvert d'une étatisation provisoire de l'Université, était une façon détournée d'accepter les injonctions de l'autorité allemande"5.Présidents de faculté à la forteresse de Huy et consigné le Président du Conseil d'administration et le Recteur à leur domicile avec interdiction de recevoir des visites.
A ce moment, Jacques Cox 2 "eût l'idée de constituer un collège des Vice-Présidents qui se réunit chez lui ou chez le professeur Conard, Vice-Président de la faculté des Sciences"3, en vue d'organiser la gestion de l'Université dans la clandestinité.
"En janvier 1942, les Allemands manoeuvrèrent pour obtenir la reprise des cours: M. Cox joua à ce moment un rôle décisif et l'échec de l'occupant fut complet" 4.
Il "contribua par la suite à faire avorter un projet qui, sous le couvert d'une étatisation provisoire de l'Université, était une façon détournée d'accepter les injonctions de l'autorité allemande"5.Ensuite, en juillet 1942, l'université lui paraissant définitivement fermée, il partit en Angleterre pour participer au combat.
Nous publions ci-dessous la lettre que nous avons reçue de Lucienne Cox , sa fille, suite à l'article précédent (Banc Public n°78, mars 1999), ainsi que certains des documents originaux qu'elle nous a procurés:
- Un "neuf" à la Cox, caricature de l'époque dont nous ignorons l'auteur, qui est de circonstance en ce congé de Pâques: le Professeur Cox était en effet célèbre pour décerner la cote 9 (sur 20) aux étudiants qui ne satisfaisaient pas à ses examens, ce qui leur permettait de passer en délibération s'ils avaient réussi les autres cours).
- La couverture de la revue de l'A.G. des étudiants de l'ULBBruxelles universitaire du 29 mars 1945, qui représente également Jacques Cox (ainsi que le sommet de la tour de l'avenue Roosevelt où se trouvait son bureau), page 6.
- La couverture de la revue "Le Face à Main" précitée, page 7.
Si les personnes qui l'ont connu le laissent oublier, ils priveront les générations nouvelles de l'exemple d'une figure de référence, en ces temps où ceux qui font beaucoup de tintamarre à propos de l'extrême-droite pour défendre leurs chasses gardées électorales ne risquent pas leur vie - au contraire des victimes à la peau noire ou "de type maghrébin" de nos forces de l'ordre -, et continuent de faire tourner un système bureaucratisé de nominations partisanes qui ne cesse de croître et embellir depuis la fin de la guerre, sous l'effet notamment du raisonnement absurde et pervers que ce "dysfonctionnement" était contesté par les partis fascistes avant la guerre. Donc, si vous le contestez aussi, vous êtes fasciste, c.q.f.d. !
Ceci provient peut-être de ce que beaucoup d'hommes et de femmes jeunes et courageux ont disparu pendant la guerre de 40-45, alors que très peu de collaborateurs ont subi le même sort malgré leurs cris d'orfraie depuis la Libération (les morts ne sont plus là pour se plaindre), et que la plupart ont pu conserver leur place dans la société, par exemple dans la magistrature ou l'administration, sans problèmes sérieux, tandis que les "citoyens ordinaires" qui s'étaient simplement enrichis sur le dos des autres au marché noir ont pu continuer de prospérer dans notre "démocratie" de plus en plus verrouillée et donc corruptible.
Ce n'est pas un hasard si, par exemple, la clientèle du parti socialiste (PS) est représentée au Conseil d'administration de l'ULB - notamment par l'apparatchik Merry Hermanus jusqu'à il y a peu - à moins qu'il n'y soit encore, "en sommeil" ?, où son ex-donneur d'ordres, Guy Spitaels, est professeur. Comment ce clientélisme se justifie-t-il dans le temple du Libre Examen, où il n'y a quand même pas de domination catholique à contrebalancer ?
Catherine VAN NYPELSEER |
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Biblio, sources...
Untitled document
1) Le Face à Main , magazine hebdomadaire d'informations générales, n°47, 24 novembre 1945, p.3, sous la signature de Frans VAN DEN DUNGEN, Pro-recteur de l'U.L.B., Haut commissaire royal à la Recherche Scientifique.
2) Cox avait accepté "à titre précaire" en 1940 de remplacer le Vice-Président de l'Ecole Polytechnique, Godeau, prisonnier de guerre en Allemagne.
3) Notice sur Jacques Cox, extrait, par A.L. Jaumotte, extrait de l'annuaire 1985 de l'Académie royale de Belgique, Bruxelles, p 13.
4) Frans VAN DEN DUNGEN, op. cit.
5) André L. JAUMOTTE, op. cit. Winston Churchill
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