EDITO JUIN 1998

Banc Public n° 71 , Juin 1998 , Catherine VAN NYPELSEER



LE FOOT FAIT...

Le foot. Qu’en dire ? Peut-être l’un des derniers refuges d’une société exclusivement masculine, dont un psychanalyste-journaliste français suggérait il y a quelques années, dans le Nouvel Observateur, qu’il symbolisait l’acte sexuel : les joueurs -des hommes- cherchant à faire entrer un objet symbolique dans un trou bien défendu...

Pendant que nous réfléchissions à la justesse de cette analyse, M. Dehaene, qui apparait dans le poste au JT de RTL pour commenter... le Belgique-Hollande de ce soir nous en apporte une sympathique confirmation : interrogé sur le choix du sélectionneur, il déclare (nous citons): “Certainement M’Penza si devant il faut faire de la pénétration”. Bon. Son père est psychiatre et donc bien des choses doivent lui être pardonnées!

...UN TABAC

Passons aux choses sérieuses. On veut interdire la publicité pour le tabac. Quelle idée idiote ! Pourquoi ne pas interdire plutôt les briquets et les allumettes ? Il est maintenant clair pour les personnes bien informées que fumer nuit gravement à la santé (celle du fumeur et surtout celle des autres). Il faut donc simplement interdire le tabac, de la même manière que l’on interdit des tas de produits (l’absinthe par exemple, que buvait Toulouse Lautrec) lorsqu’on découvre leur nocivité. Dans notre pays, on a augmenté par des taxes le prix du paquet de cigarettes d’une manière telle qu’il a fallu le sortir de l’index pour éviter que les salaires ne grimpent! Il y avait un consensus social(iste) pour pénaliser financièrement ceux dont on sait d’avance qu’ils coûteront cher à la Sécu en tombant malades et en mourant à petit feu. C’est tout de même d’un cynisme rare!

POURTANT, C’EST UNE DROGUE

On traque les consommateurs de drogues comme l’héroïne ou la cocaïne qui ne sont pratiquement pas nuisibles pour la santé physique, sauf indirectement par les effets de la répression (seringues usagées et produits coupés avec des produits toxiques). Ce faisant, on valorise l’action des trafiquants en augmentant le prix des produits - banals et bon marché quand ils sont utilisés pour soigner dans les hopitaux - dont ils font commerce. C’est la répression qui fait monter le prix des produits et qui permet aux trafiquants de s’enrichir, d’autant plus que leur circulation illégale échappe à la TVA et aux autres prélèvements de l’Etat.

Lors du débat sur la circulaire concernant les poursuites judiciaires en matière de consommation de drogues, un éditorial du Soir nous a vivement choqués. Voici l’extrait incriminé:

“Secundo, rappelons que la loi des hommes est d’abord censée protéger les plus faibles. Traitant du cannabis, les plus privilégiés d’entre nous doivent se forcer à considérer les situations sociales les plus critiques : celles de certains milieux familiaux en crise, ou d’enfants abandonnés à eux-mêmes qui chercheraient à fuir leurs problèmes dans une consommation de cannabis; celles de ces persones en recherche d’emploi et qui vont perdre ce qui leur reste de moyens parce qu’ils se seront laissés enfermer dans une bogue de tabac mêlé de cannabis. (...)
Pour ceux-là au moins, l’Etat doit demeurer un garde-fou. La dépénalisation n’est certainement pas la solution (...).”1
Donc, vous voyez le pauvre type qui n’a plus de travail, dont le couple est en crise, qui est en situation critique. Il se fait un petit joint pour se calmer, et l’Etat le met en prison, histoire d’agrémenter son curriculum vitae d’un casier judiciaire, ce qui l’aidera sûrement dans sa recherche d’emploi ! Mais il se consolera sans doute en voyant le “privilégié” habitant les beaux quartiers rentrer chez lui avec les excuses de la police et la bénédiction du Soir ! Comment est-il possible d’écrire des conneries pareilles ?
Une petite enquête discrète permettrait peut-être de découvrir quel mauvais mélange Alain Lallemand avait fumé ou sniffé ce Soir-là.

...ET UNE VACHE !

Terminons en saluant une de nos consoeurs du genre animal qui a montré une présence d’esprit et un sens de la désobéïssance rare, dont devraient prendre exemple beaucoup de nos concitoyens. Arrivant à l’abattoir d’Anderlecht, une jeune vache s’est révoltée et a réussi à s’échapper! En vue d’attirer l’attention sur le sort funeste qui lui était réservé, elle s’est jetée dans le canal, sous les yeux de milliers d’automobilistes coincés dans leur troupeau de l’heure de pointe du matin. Les braves pompiers de la capitale l’en ont sortie sans une égratignure mais ont dû la rendre à son propriétaire, puisque juridiquement un animal est une chose. L’auteur de l’article (Patrick Leprince, dans Le Soir du 6 mai 98) craignait qu’elle n’ait rejoint sa destination première. Voilà pourtant une très sympathique vache qui aurait bien mérité de finir dans nos vertes campagnes le reste de son âge !


Catherine VAN NYPELSEER

     
 

Biblio, sources...

(1) Le Soir du 21 avril 1998

 
     

     
 
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