SEMAINE DU BLANC

Banc Public n° 58 , Mars 1997 , Catherine VAN NYPELSEER



Un vent frais de grand nettoyage de printemps souffle sur l’Etat Belgique. Des millions de citoyens qui ne voulaient pas se préoccuper de la chose publique (du latin “res publica”) sont soudain saisis d’une frénésie de remise en question de nos institutions (ainsi que des personnes chargées de les incarner ou de les faire fonctionner) qui ne paraît pas devoir s’arrêter à quelque tabou que ce soit.

Cette révolte salutaire est provoquée par la mort, dans des circonstances atroces, d’enfants, qui symbolisent l’avenir mais aussi la fragilité des nos vies, à cause leur faiblesse relative (physique, intellectuelle...) par rapport à la force d’un adulte accompli, qui éprouve normalement le besoin de les protéger.

Les problèmes liés à la pédophilie (et donc au viol, puisqu’un enfant n’est pas supposé pouvoir consentir à des relations sexuelles dans notre société) ne sont certainement pas des nouveautés. Ce qui est nouveau, c’est que la société accepte enfin d’en parler, que la barrière du silence construite jadis sur base des violents refoulements intérieurs de nombreuses personnes qui la composent cède enfin.

On ne peut s’empêcher d’être frappé par le parallélisme entre cette évolution de l’inconscient collectif et la remise en cause des mécanismes pervers (comme la politisation, les interventions) qui gangrènent nos institutions.

A cet égard, le fait que le pédophile Derochette soit à nouveau passé à l’acte peu de temps après qu’une commission composée irrégulièrement (son avocat y siégeait et ne s’est semble-t-il pas récusé comme il l’aurait dû) ait mis fin à son obligation de suivi psychiatrique pourrait être lié à une difficulté accrue à contrôler ses impulsions perverses dans une société pervertie où tout paraissait permis à ceux qui étaient protégés. Ce qui abolit la distinction entre le bien et le mal discriminés de façon autonome par chacun, pour la remplacer pour la loi du clan où l’intelligence asservie ne sert plus qu’à choisir le bon camp au bon moment (la bonne carte politique), celui du plus fort.

Malheur aux vaincus: aux faibles, aux femmes, aux “étrangers”...

Mais si Marie-Noëlle Bouzet, la maman d’Elisabeth toujours disparue, a rappelé avec force lors des funérailles de Loubna Benaïssa qu’il existe toujours le bien et le mal (même si la distinction n’est plus aussi simple à établir qu’à l’époque des guerres de religion), il faut se garder de croire que la ligne de démarcation passe entre des personnes, en d’autres termes qu’il y aurait d’une part des innocents d’une pureté totale et de l’autre des coupables infiniment mauvais.

Quand des hommes comme Dutroux ou les ferrailleurs français qui ont violé et assassiné quatre jeune filles le mois dernier peuvent sévir pendant des années en ne subissant que des sanctions légères, ils sont certes coupables mais la société qui les entoure l’est aussi, qui leur a permis de croire qu’ils avaient le droit de violer et de brutaliser des femmes, des enfants, puisque ce n’était pas sanctionné malgré l’évidence.


Catherine VAN NYPELSEER

     
 

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