Les concessions demandées aux Européens sont nombreuses: levée des restrictions européennes sur l’importation d’OGM, de volaille traitée avec du chlore et de bétail nourri aux hormones de croissance, déréglementation en matière de protection des données personnelles pour faire plaisir aux entreprises, assouplissement des normes environnementales et sanitaires. ...
Une multinationale, remarque Bruno Poncelet, cherche toujours à s’étendre, en colonisant de nouveaux secteurs (comme les services publics), en imposant ses valeurs à tout le monde (comme le droit de propriété intellectuelle) ou en élargissant la taille des marchés (de façon à agir sans contraintes sur une zone de plus en plus large). Elles peuvent également mettre les États en concurrence les uns contre les autres (chantage à la délocalisation), et ainsi imposer leurs idées et désirs : détricotage des conquêtes sociales, réduction des salaires, flexibilisation du travail, attaque contre les solidarités sociales (chasse aux chômeurs, par exemple), obtention de privilèges fiscaux et endettement croissant des États justifiant une « gouvernance » par le haut, dans des structures opaques bafouant une démocratie trop encombrante à leurs yeux.