«Pourquoi les agriculteurs européens devraient-ils continuer de fournir des efforts imposés par l’UE, alors qu’elle les sacrifie délibérément ?», s’interrogent les syndicats, qui évoquent les 65.000 tonnes de viande bovine canadienne, 80.000 tonnes de viande porcine, mais aussi les contingents importants de sucre et d’éthanol que le CETA pourrait faire entrer en Europe, et estiment que les dirigeants français «renient les objectifs de transition écologique annoncés lors des Etats généraux de l’alimentation».
Ils mettent également en exergue le fait que «le Canada autorise la culture d’OGM, les rations à base de farines animales et d’antibiotiques activateurs de croissance ainsi que l’utilisation, en routine, de 46 substances phytosanitaires interdites en Europe» et que «ni le CETA, ni la réglementation européenne, ni les règles de l’Organisation mondiale du commerce ne permettent à l’UE d’empêcher les importations de produits ne correspondant pas à nos normes».
Les deux organisations affirment que «la ratification du CETA n’est aucunement compatible avec l’application effective de l’article 44 de la loi Egalim, qui interdit de vendre des produits ne respectant pas nos règles de production», et «s’opposent aux accords commerciaux comme le CETA, car il y a un risque d’industrialisation des pratiques agricoles européennes. De plus, celui-ci peut jouer le rôle de cheval de Troie des Etats-Unis»,
Le CETA comme l’accord entre l’UE et les pays d’Amérique latine du Mercosur «présentent les mêmes dangers pour les droits sociaux, les agriculteurs, l’alimentation, la santé et l’environnement et font la part belle aux multinationales».
Emmanuel Besnier, lui, patron de Lactalis, premier groupe laitier mondial, juge les accords du CETA et du Mercosur «plutôt favorables». «C’est une opportunité d’exportation, à condition que la France soit compétitive au niveau mondial, même si nous nous développons de plus en plus localement», déclare M. Besnier.L