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Islande

Banc Public n° 246 , mars 2016 , Frank FURET



L’Islande a retrouvé son niveau de chômage d’avant la crise bancaire de 2008.  Un résultat impressionnant pour la petite île indépendante qui a connu l’une des pires crises économiques d’Europe. Depuis sa faillite retentissante en 2008, l’Islande et ses quelque 320.000 habitants ont réussi un retournement économique impressionnant.


 

 

Le chômage en Islande est désormais de 1,9%, selon les chiffres officiels, le taux le plus bas depuis 2007. En 2007, le taux de chômage était de 1,3%...  Au plus fort de la crise, survenue en 2008, le chômage avait dépassé les 10% (avec des pointes à 12%).

 

Pourtant, la crise islandaise a été un vrai tsunami pour cette île. «Peu de pays, voire aucun, avaient vécu une débâcle économique aussi catastrophique», notait le FMI à son propos.

 

Selon Sigmundur Davíð Gunnlaugsson , le Premier ministre, «l'Islande n'aurait  pu sortir de la crise si elle avait été membre de l’Union européenne» et  été obligée de faire la même chose que l'Irlande ou la Grèce et de prendre la responsabilité des dettes des banques en faillite, cela aurait été catastrophique pour l'économie islandaise.»

 

Le pays a connu une crise beaucoup plus violente que les autres pays européens du fait de la démesure de son système financier lors de l’éclatement de la crise des subprimes. Mais  l’Islande a pris des mesures très différentes des autres pays européens, quitte à provoquer de vives tensions avec certains d'entre eux (leurs avoirs n'ayant pas été remboursés à la suite d'un référendum en Islande). «A la différence des autres pays heurtés par la crise, l’Islande a laissé ses banques faire faillite, ne préservant que les comptes des ménages résidents. Les étrangers qui avaient placé leur argent dans les banques du pays ont tout perdu lorsque ces banques ont fait faillite. Ailleurs, dans le reste de l'Europe, de nombreuses banques ont été nationalisées car il n’était pas concevable qu’elles puissent faire faillite», rappelait L’Express en 2015.

 

Le pays a mené une politique mêlant contrôle des capitaux (une idée mal vue en Europe), austérité budgétaire, mais aussi hausse des impôts et surtout dévaluation importante de sa monnaie (60%) qui a entraîné une importante inflation, aujourd'hui maîtrisée... et une reprise de la croissance. Résultat, Reykjavik n’a pas sacrifié sa politique sociale et le FMI a été totalement remboursé de ses avances financières. Cette politique a fonctionné, moins d’entreprises ont fait faillite et il n’y a pas eu d’exode des jeunes comme au Portugal, en Espagne ou en Irlande.

Frank FURET

     
 

Biblio, sources...

Miracle à l’islandaise: à Reykjavik, le taux de chômage est tombé à 1,9%, r Pierre Magna, franceyvinfo.fr , 9 février 2016

 
     

     
   
   


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