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Par ici, les terres agricoles...

Banc Public n° 179 , Avril 2009 , Frank FURET



Les multinationales et les fonds spéculatifs, crise financière aidant, ont déserté les marchés dérivés pour se tourner vers le nouvel eldorado du marché foncier: «dans de nombreux endroits du monde, les prix alimentaires sont élevés et les prix des terres faibles», explique l’ONG Grain, une organisation non gouvernementale internationale dont le but est de promouvoir la gestion et l'utilisation durables de la biodiversité agricole fondées sur le contrôle exercé par les populations sur les ressources génétiques et les connaissances locales.


«On peut donc clairement gagner de l’argent en prenant le contrôle des meilleurs sols, proches des ressources en eaux. La terre est devenue une ressource rare. Le changement climatique entraîne une désertification à un rythme accéléré, des centaines de milliers d’hectares de terres arables vont disparaître dans les prochaines années, la terre cultivée est épuisée, conséquence d’une agriculture intensive et d’un recours systématique aux engrais chimiques. Parallèlement, la demande de matières premières agricoles progresse, en raison de l’accroissement de la population mondiale, mais aussi de la modification des habitudes alimentaires».
Les retours sur investissements sont évalués entre 10 et 40 % par an pour les fermes situées en Europe et peuvent atteindre 400 % en Afrique. Les petits paysans expropriés et les communautés autochtones réprimées sont les premiers à en subir les conséquences.

La rhétorique utilisée est celle du « gagnant-gagnant » qui valorise les politiques de développement. Or, ici, il ne s’agit ni de développement rural ni de souveraineté alimentaire mais de développement agro-industriel, qui «a engendré pauvreté et destruction de l’environnement et a exacerbé la perte de la biodiversité, la pollution par les produits chimiques agricoles et une contamination des cultures par les organismes génétiquement modifiés» estime le Grain.
La Banque mondiale et la Berd (Banque européenne pour la reconstruction et le développement), elles, conseillent aux gouvernements de modifier leur législation foncière pour que les investisseurs étrangers puissent acquérir des terres plus facilement.
Au niveau mondial, 4% des propriétaires fonciers sont à la tête de la moitié des terres cultivées. Pourtant, selon le Grain, une kyrielle d’études produites dans le domaine agricole ont prouvé que les petites exploitations sont plus rentables que les grandes exploitations industrielles.

Frank FURET

     
 

Biblio, sources...

«Main basse sur les terres agricoles», Grain.org, 20 novembre 2008

 
     

     
   
   


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