Dans sa livraison de septembre 2016 (n° 340, p. 5), « diagnostic » estimait qu’il fallait en tirer une importante conséquence :
Le départ de l’Angleterre doit être l’occasion de remettre les pendules à l’heure et de rétablir la diversité linguistique dans l’Union européenne. L’anglais ne doit donc pas rester langue de travail. Il subsistera cependant comme langue de l’Union, puisque Malte et l’Irlande l’utilisent comme langue officielle. L’Irlande a également désigné comme langue officielle le gaëlique et Malte le maltais.
Ces deux pays ensemble totalisent un peu plus de cinq millions d’habitants, ce qui ne justifie plus que leur langue soit une des trois langues de travail de l’Union.
Il faut également promouvoir l’espagnol, l’italien et le polonais comme langues de travail, à côté du français et de l’allemand. Ainsi, les trois groupes linguistiques, germanique, roman et slave, seraient reconnus et concerneraient ainsi la majorité de la population européenne, soit 293 millions d’habitants sur 444 millions aux quels il y lieu d’ajouter les 4,7 millions de Belges francophones, les 8,5 millions d’Autrichiens et les 560.000 Luxembourgeois, soit en arrondissant 14 millions. Au total, ces cinq langues sont parlées par 307 millions d’habitants, soit une proportion de près de 70%.
4 millions7, l’organe bimestriel de la Ligue francophone et wallonne de la Région de Bruxelles (1), abondait dans le même sens (septembre 2016, pp. 4-5) : l’anglais, s’il restera une des 24 langues officielles, ne peut plus être une des trois langues de travail.
Le Parlement de la Communauté française les aurait-il entendus ? Celui-ci, rapporte Le Soir (2), observe que les « langues d’adhésion » de l’Irlande et de Malte, les deux seuls autres pays anglophones avec le Royaume-Uni, sont respectivement le gaélique et le maltais. Dans une résolution poussée par le député (3) Hamza FASSI-FIHRI (CDH) et adoptée cette semaine à l’unanimité par la commission des Relations internationales du Parlement, les élus « entendent saisir cette opportunité » (occasion en bon français, NDLR) « pour promouvoir le français et le multilinguisme au sein des institutions européennes et contribuer ainsi à un rapprochement entre celles-ci et les citoyens qu’elles sont censées servir » (4).